L'OTAN et l'Union européenne sont les deux faces d'une même médaille : l'une militaire et l'autre politique

L'OTAN et l'Union européenne sont les deux faces d'une même médaille

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Article 42 du traité sur l'Union européenne (TUE)

 

« [...]

 

2. [...]

 

La politique de l'Union au sens de la présente section n'affecte pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains États membres, elle respecte les obligations découlant du traité de l'Atlantique Nord pour certains États membres qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et elle est compatible avec la politique commune de sécurité et de défense arrêtée dans ce cadre.

 

3. [...]

 

7. Au cas où un État membre serait l'objet d'une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir, conformément à l'article 51 de la charte des Nations unies. Cela n'affecte pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains États membres.

 

Les engagements et la coopération dans ce domaine demeurent conformes aux engagements souscrits au sein de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, qui reste, pour les États qui en sont membres, le fondement de leur défense collective et l'instance de sa mise en œuvre. »

 

 

L'article 42 du traité sur l'Union européenne place la politique étrangère et la politique militaire de l'Union européenne sous la tutelle de l'OTAN. En plus du fait que les pays membres de l'Union européenne aient abandonné leur souveraineté au profit de celle-ci, cela signifie que l'Union européenne est placée sous la tutelle de l'OTAN, qui est elle-même dirigée par les États-Unis d'Amérique.

 

Cette inqualifiable, et inexcusable, perte de souveraineté relègue la Belgique au rang de supplétif des États-Unis d'Amérique, empire déclinant, et donc dangereux, qui continue désespérément à déstabiliser et à agresser le plus grand nombre possible de pays qui ne se soumettent pas à sa domination.

 

L'OTAN et l'Union européenne sont les deux faces d'une même médaille : l'une militaire et l'autre politique.

 

Le lecteur attentif comparera la carte de l'élargissement de l'OTAN à celle de l'Union européenne. Il constatera que, à l'exception de Chypre qui a une histoire particulière et mouvementée, tout pays ayant rejoint l'Union européenne depuis 2004 inclus a d'abord rejoint l'OTAN. De même, le Monténégro, qui est candidat à l'adhésion à l'Union européenne, est en train de finaliser son adhésion à l'OTAN.

 

Rappelons que cette condition pour un pays d'intégrer l'OTAN avant de pouvoir intégrer l'Union européenne avait déjà été écrite, dès 1997, par le grand politologue états-unien Zbigniew Brzezinski dans son livre Le grand échiquier (Pluriel, 2010) :

 

« Les conditions semblent réunies pour intégrer la Pologne, la Tchéquie et la Hongrie à l'OTAN. Probablement en 1999. Après cette première étape, il est vraisemblable que tout futur élargissement de l'Alliance coïncidera avec un élargissement de l'Union européenne ou s'ensuivra. » (p. 115)

 

Rappelons également que Zbigniew Brzezinski a écrit, dans le même livre :

 

« L'OTAN constitue non seulement le support essentiel de l'influence américaine, mais aussi le cadre de sa présence militaire en Europe de l'Ouest, enjeu crucial. » (p. 78)

 

« Pour le dire sans détour, l'Europe de l'Ouest reste dans une large mesure un protectorat américain et ses États rappellent ce qu'étaient jadis les vassaux et les tributaires des anciens empires. » (p. 88)

 

 

Nous ne saurions trop conseiller la lecture de ce livre, Le grand échiquier de Zbigniew Brzezinsk, ainsi que Le Choc des civilisations de Samuel Huntington ; ces deux livres constituant les deux grandes bibles des néoconservateurs états-uniens.

 

L'Europe, c'est la paix ? Vous y croyez encore ?

 

Cette affirmation mensongère, et farfelue, qui consiste à prétendre que l'Europe, ce serait la paix, n'est, en fait, que l'ultima ratio, le dernier argument, de ceux qui veulent défendre la pseudo-construction européenne envers et contre tout : après leur avoir démontré que l'Union européenne entraîne la destruction des États, de notre agriculture, de notre industrie, de tous nos acquis et services sociaux et génère, chômage, misère et troubles sociaux, après leur avoir démontré tout cela donc, tout ce qui reste comme prétendu argument aux européistes est « Oui mais l'Europe, c'est la paix. » et de poursuivre de façon spécieuse et sophistique : « Donc si vous êtes contre l'Europe, c'est que vous êtes pour la guerre. ».

 

Eh bien non ! L'Europe, ce n'est pas la paix. La paix, relative - relative car n'oublions quand même pas la Yougoslavie, l'Ukraine ou encore, entre autres, les divers attentats qui permettent aux bellicistes de l'acabit des Valls, Hollande et autres Fabius de claironner, de façon irresponsable, que la France est en guerre - la paix relative donc, dure en Europe depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale pour une seule raison : l'équilibre par la terreur occasionné par la possession de très nombreuses armes thermonucléaires par plusieurs pays.

 

Explosion de la Tsar Bomba, le 30 octobre 1961

 

 

Cet équilibre par la terreur avait été résumé par l'acronyme anglais MAD, mot pouvant être traduit par le mot « fou » en français et signifiant, en fait, Mutually Assured Destruction.

 

C'est la dissuasion nucléaire, et uniquement elle, qui a garanti la paix en Europe depuis 1949, et non une quelconque organisation internationale comme l'Union européenne.

 

Concrètement, qu'implique l'article 42 du TUE ?

 

Grâce à cet abandon de souveraineté diplomatique et militaire des membres de l'Union européenne, et en particulier de ceux de l'OTAN, les États-Unis d'Amérique ne se gênent pas pour demander aux autres pays de l'OTAN, et notamment à la Belgique, d'augmenter leurs dépenses militaires ! C'est ainsi, par exemple, que Denise Bauer, ambassadeur des États-Unis d'Amérique en Belgique, se permit de demander, dans une carte blanche publiée le 01er octobre 2015 dans La Libre Belgique, à la Belgique d'augmenter le budget alloué à ses dépenses militaires ! En effet, les États-Unis d'Amérique préconisent que les membres de l'OTAN consacrent au moins 2 % de leur PIB aux dépenses militaires, tandis que la Belgique n'en dépensait que 0,9 %.

Alors que la population belge se voit imposer un appauvrissement de plus en plus important, alors que, par exemple, il y a de plus en plus de personnes sans domicile fixe en Belgique, celle-ci se voit demander sans vergogne par les États-Unis d'Amérique de plus que doubler ses dépenses militaires !

 

Bien plus grave, et infiniment plus lourd de conséquences, les États-Unis d'Amérique entraînent, à leur suite, nombre de pays de l'OTAN dans les guerres illégales qu'ils mènent de par le monde. C'est ainsi que la Belgique a bombardé illégalement la Yougoslavie en 1999, dans le cadre de l'Operation Allied Force ; ainsi que la Libye en 2011, dans le cadre de l'Operation Unified Protector. Il est important de ne pas oublier que, le 07 mai 1999, l'ambassade de Chine à Belgrade fut détruite par les bombardements exécutés par l'OTAN !

 

                                  ©AFP/archives

Ambassade de Chine à Belgrade après le bombardement otanien du 07 mai 1999

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Alors que les responsables des US Army Air Forces prétendaient, dès l'été 1942, pouvoir bombarder avec une précision telle qu'ils étaient capables de « toucher un bocal de cornichons »¹, comment leur a-t-il été possible de détruire l'ambassade de Chine à Belgrade plus d'un demi-siècle plus tard, en 1999 ? Les bombardiers états-uniens auraient-ils perdu leur précision légendaire ? Les États-Unis auraient-ils bombardé volontairement l'ambassade de Chine ? Quoi qu'il en soit, il est heureux que ce très grave incident n'ait pas dégénéré en un plus large affrontement...

 

La Belgique a été reléguée au rang de supplétif des États-Unis : notre pays contribue, contre ses propres intérêts, à l'effort de guerre états-unien. En se livrant à ces frappes aériennes illégales, la Belgique s'est abaissée au rang d'une petite frappe.

 

En plus de la lourde responsabilité morale et légale qu'il y a à bombarder des peuples qui ne nous ont rien fait, ces agressions ont un coût pécuniaire : c'est ainsi que les bombardements menés par la Belgique en 1999 en Yougoslavie ont coûté la bagatelle de 474 millions de francs belges de l'époque ! Ce fut le prix payé par le contribuable belge pour larguer illégalement 279 bombes et missiles sur un pays qui, nous le répétons, ne nous avait rien fait !

 

 

¹Antony Beevor, La Seconde Guerre mondiale (Calmann-Lévy, 2012, p. 540)

 

L'Europe, c'est la guerre !

 

L'appartenance de la Belgique à l'OTAN nous entraîne, contre nos intérêts, dans les guerres illégitimes et illégales voulues par les États-Unis d'Amérique.

Ne vous laissez plus asséner ce psittacisme qui consiste à répéter que l'Union européenne serait la paix. Vous savez qu'il n'en est rien : l'Union européenne, c'est la guerre !

 

À propos de l'alinéa 7 de l'article 42 du TUE

 

« 7. Au cas où un État membre serait l'objet d'une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir, conformément à l'article 51 de la charte des Nations unies. »

 

Cet alinéa soulève deux intéressantes questions qui feront l'objet de nos deux prochains articles : le dangereux principe des alliances automatiques et l'article 51 de la Charte des Nations Unies.

 

Que faire ?

 

L'Union européenne, tout comme l'OTAN, ne sont rien d'autre qu'une entreprise de vassalisation du continent européen par les États-Unis d'Amérique.

La seule façon de rendre à la Belgique son autonomie diplomatique et militaire est de la faire sortir de l'Union européenne par la mise en œuvre de l'article 50 du traité sur l'Union européenne ainsi que de la faire sortir de l'OTAN par la mise en œuvre de l'article 13 du Traité de l'Atlantique Nord. Cela permettrait à la Belgique de reprendre la place qui est la sienne. Une place digne, honnête, qui sert ses propres intérêts. Cette place, c'est la neutralité.

 

Les nations qui parviennent à conserver leur neutralité durant les conflits, non seulement se préservent des affres de la guerre, mais en plus deviennent, pour leur plus grand bénéfice, des plaques tournantes diplomatiques et commerciales.

 

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Mike Werbrouck

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