Qu'est-ce que la gauche ? Qu'est-ce que la droite ?

Qu'est-ce que la gauche ? Qu'est-ce que la droite ? Cette double question, apparemment simple, et à laquelle chacun, ou presque, croit apporter la bonne réponse est bien plus complexe qu'elle ne semble à première vue.

 

 

 

Il y a quelque 2.500 ans, Confucius nous disait :

 

« En situation de crise, la première chose à faire est de redonner aux mots leur véritable sens. »

Confucius (-551 à -479)


Albert Camus (1913 - 1960)

 

 

 

Plus près de nous, Albert Camus, écrivait, dans son essai de 1944, Sur une philosophie de l’expression, paru dans Poésie 44 :

 

« Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde. »


 

À peu près plus personne ne sachant réellement ce que sont la gauche et la droite, et cela alors même que tout un chacun est convaincu d'en tenir la bonne définition, le dialogue et la réflexion politiques s'en trouvent sérieusement menacés, cela pour le plus grand bénéfice de l'oligarchie qui a usurpé le pouvoir.

 

C'est ainsi, par exemple, qu'Henry de Lesquen nous explique qu'Hitler était socialiste ! Voilà qui en étonnera plus d'un, d'autant plus quand on considère qu'Henry de Lesquen est un érudit. En effet, Hitler n'est-il pas l'archétype de l'extrême droite ? Le socialisme n'est-il pas une idéologie de gauche ? Alors, qu'en est-il ? Henry de Lesquen se fourvoierait-t-il ? Aurait-il raison ?

 

Il ne s'agit pas d'avoir raison, mais de réfléchir et de comprendre.

 

Un simple examen des diverses réponses apportées à la question de savoir ce que sont la gauche et la droite met en lumière la grande variété, la divergence, l'incompatibilité même, de ces réponses, et ce malgré leur apparente pertinence, voire leur intelligence.

 

Nous ne sommes donc pas en présence de réponses factuelles, exactes, objectives, mais plutôt, face à des points de vue subjectifs. Ce qui n'a rien d'étonnant quand on sait que les zones du cerveau gérant les questions politiques sont les mêmes que celles qui traitent le phénomène religieux. Ce qui, incidemment, nous amène à souligner le fait que religion et politique ne sauraient, quoi qu'en pense, ou quoi qu'on croie, être dissociées. C'est ce que nous rappelait l'abbé Xavier Beauvais, le 30 mars 2019, lors de la troisième Fête du Pays Réel organisée par Civitas à Rungis_:

 

Abbé Xavier Beauvais, le 30 mars 2019,

à Rungis lors de la troisième Fête du Pays Réel

« Foi catholique et engagement politique »

 

 

Ces prolégomènes étant posés, entrons maintenant dans le vif de notre sujet.

 

L'origine du concept

Emblème de l'Assemblée constituante de 1789

 

 

 

 

Même s'il faudra longtemps avant que cette appelation caractérise la politique française, puis celle des autres pays, le concept de gauche et de droite remonte à la Révolution française.

 

Durant le mois d'août 1789, eut lieu à l'Assemblée constituante un débat, suivi d'un vote, relatifs au veto¹ royal. Les députés favorables au maintien de ce pouvoir de blocage par le Roi se rangèrent à la droite du président de la séance, tandis que les députés hostiles au veto royal se placèrent à sa gauche.


 

Aujourd'hui, il ne s'agit manifestement - apparemment ? - plus de savoir s'il est opportun, ou non, de laisser au Roi un droit de veto. Il nous faut donc, afin de comprendre ce que sont la gauche et la droite, utiliser une autre grille d'analyse.

 

 

¹Comme nous le soulignions dans un article précédent, le droit de veto constitue, avec le monopole de l'initiative législative, le pouvoir le plus important qui soit au sein d'une assemblée votante. Nous en profitons pour rappeler que l'alinéa 2 de l'article 17 du traité sur l'Union européenne (TUE) octroie le monopole de l'initiative législative à la Commission européenne, pouvoir qui, combiné à de nombreux autres, consacre le caractère tout puissant et dictatorial de la Commission européenne. Le lecteur doit bien comprendre que le fait que la Commission européenne dispose du monopole de l'intitiative législative relègue le Parlement européen au rôle de chambre d'enregistrement sans aucun pouvoir réel. Le seul rôle du Parlement européen, en plus d'enrichir ceux qui y siègent, est de faire croire de façon fallacieuse aux citoyens des pays membres de l'Union européenne que celle-ci serait de nature démocratique, ce qui est un mensonge éhonté.

 

Des marqueurs ?

 

Il existe, nous affirme-t-on, des « marqueurs » de la gauche et de la droite. Ceux-ci ne sont absolument pas satisfaisants et permettent juste à certains de se cantonner dans un positionnement confortable - confortable car les dispensant de réfléchir - qui les empêche, en réalité, de pleinement appréhender la complexité de la situation politique et, bien pire encore, qui les sépare de leurs alliés réels en positionnant les uns et les autres dans des « cases » réputées antagonistes.

 

Afin d'illustrer notre propos, nous nous contenterons de donner trois exemples de ces « marqueurs » qui démontrent la relativité de leur validité :

 

 

• Le nationalisme serait, ne cesse-t-on de nous répéter, une idéologie d'extrême droite. C'est absolument faux : pour se convaincre de l'absurdité d'une telle affirmation, il suffit de considérer, parmi de multiples exemples, que le régime des Khmers rouges était nationaliste, bien qu'il fût d'un communisme radical d'inspiration maoïste, et, par cela-même, qualifié d'extrême gauche.

Drapeau des Khmers rouges

 


 

Profitons-en pour rappeler, qu'entre 1970 et 1973, les États-Unis d'Amérique larguèrent plus de 2,7 millions de tonnes de bombes sur le Cambodge !

 

 Un bombardier états-unien B-52 largue ses bombes sur le Cambodge

 

 

Cela n'empêchera aucunement les Khmers rouges de prendre Phnom Penh le 17 avril 1975 - bien au contraire : ces exactions impérialistes poussèrent des centaines de milliers de Cambodgiens dans les bras des Khmers rouges - et d'y installer leur régime communiste qui perdura jusqu'au 07 janvier 1979, quand l'armée communiste vietnamienne chassera les Khmers rouges du pouvoir, libérant ainsi le pays de ce régime. Il est intéressant de noter que la guerre que livra victorieusement le Viêt Nam au Khmers rouges, du 25 décembre 1978 au 07 janvier 1979, dura seulement 14 jours ! Au vu de cela, on est en droit de remettre en question l'efficacité stictement militaire des bombardements de masse auxquels les États-Unis d'Amérique ont pris l'habitude de se livrer depuis la Deuxième Guerre mondiale. Il est vrai que chaque bombe larguée contribue à l'enrichissement du complexe militaro-industriel états-unien. 2,7 millions de tonnes de bombes : cela a dû en rapporter de l'argent...

 

 

• Autre marqueur supposé de la gauche ou de la droite, le revenu de base - connu sous de nombreuses autres appelations comme, par exemple, revenu inconditionnel, revenu universel, allocation universelle, dividende universel, revenu de citoyenneté, pour n'en citer que quelques unes - serait, assurent certains, une idée de gauche. C'est ainsi que Benoît Hamon, qui fut le candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle française de 2017, préconisait la mise en œuvre d'un revenu universel d'existence. Il convient pourtant de savoir que le revenu de base est préconisé par certains capitalistes, classés très à droite, qui estiment que l'octroi de cette nouvelle forme de protection sociale contribuerait à faciliter d'une part le démantèlement de tous les autres pans de la sécurité sociale, et, d'autre part, la dérégulation du marché du travail.

La vérité est que le revenu de base n'est ni de droite ni de gauche car, selon la façon dont il serait mis en œuvre, il pourrait servir les intérêts d'à peu près n'importe quelle tendance politique. S'opposer au revenu de base sous le prétexte qu'on ne serait pas de gauche - ou de droite - n'est pas pertinent : il faut s'opposer - ou œuvrer - à la mise en place du revenu de base en fonction des modalités que sa mise en application présenterait.

 

 

• La réduction, ou l'augmentation, de la durée hebdomadaire du temps de travail serait un marqueur respectivement de la gauche, ou de la droite. Ce sujet enflamma, par exemple, le débat qui rassembla, le 20 mars 2017, sur TF1 les cinq candidats à l'élection présidentielle française qui y avaient été invités, les six autres en ayant volontairement, et scandaleusement, été écartés. C'est ainsi, par exemple, que François Fillon, candidat réputé de droite affirmait haut et fort qu'il fallait augmenter le temps de travail, ce qui, selon lui, créerait plus de richesses, ce qui, toujours selon lui, contribuerait à créer des emplois. Au même motif de créer des emplois, la gauche affirme, d'une façon générale, exactement le contraire, à savoir qu'il faudrait réduire la durée hebdomadaire du temps de travail. Remarquons, incidemment, que cette antinomie démontre qu'au moins une des deux thèses est erronée et, par conséquent, strictement idéologique et détachée de la réalité.

Quoi qu'il en soit, cette question de la durée hebdomadaire du temps de travail n'est pas, elle non plus, intrinsèquement liée à la notion de gauche ni de droite. Donnons-en pour preuve un contre-exemple : l'Allemagne du Troisième Reich pratiquait une véritable politique sociale par l'instauration de congés payés et de congés de maternité, par la mise en œuvre d'un ambitieux programme de logements sociaux ou encore par l'organisation massive d'activités culturelles et sportives. Or l'Allemagne du Troisième Reich n'est-elle pas l'archétype de l'extrême droite ? Sauf à considérer que l'analyse d'Henry de Lesquen serait, tout compte fait, valide. Quelle que soit la thèse retenue, elle entérine notre propos qui consiste à affirmer que les concepts de gauche et de droite ne sont pas figés comme la plupart des gens tendent à le croire : soit l'Allemagne du Troisième Reich doit être considérée comme étant un régime d'extrême droite qui pratiquait une politique sociale de gauche, ce qui tiendrait de l'oxymore, soit ce pays était dirigé par un homme d'État socialiste, ce qui ne manquerait pas de bousculer les idées communément admises.

 

 

Il existe, bien sûr, nombre d'autres marqueurs réputés de gauche ou de droite. C'est ainsi, par exemple, que seraient de droite, voire d'extrême droite, le fait d'être sexiste, ou raciste, ou opposé à une immigration incontrôlée - ce qui n'est pas la même chose que d'être raciste -, ou encore d'être opposé à l'homosexualité ou à l'homosexualisme, celui-ci désignant la promotion de celle-là. Ces marqueurs sont réducteurs, en ce sens qu'ils réduisent l'efficacité de l'analyse, et donc de la pensée, car un citoyen, ou un mouvement politique, pourrait parfaitement bien se sentir et se déclarer de gauche, voire d'extrême gauche, sans pour autant être féministe, xénophile, immigrationiste ni favorable à l'homosexualisme : reprenons l'exemple des Khmers rouges, mouvement manifestement d'extrême gauche et pourtant balisé, selon les critères actuels, par les quelques marqueurs réputés d'extrême droite que nous venons de citer.

 

 

Et il n'y a pas que les idées qui soient difficiles, voire impossibles, à classer de façon dichotomique soit  à gauche soit à droite : il peut en aller de même des individus. C'est ainsi, par exemple, que Georges Clemenceau fut en son temps le chef de la gauche radicale et considéré comme étant un homme d'extrême gauche ; il siégeait d'ailleurs toujours physiquement à l'extrême gauche à l'Assemblée nationale.

 

 

 

 

 

Ce positionnement ne l'empêcha aucunement d'être un impitoyable briseur de grèves par la violence - il y eut de nombreux morts parmi les grévistes - quand il fut ministre de l'Intérieur.

Caricature de Jean Veber évoquant les morts causées par les répressions menées à Narbonne, en 1907, et Draveil, en 1908, sous le gouvernement Clemenceau

(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

 


 

De plus, Clemenceau était un antibolchevique viscéral. En la matière, il alla même jusqu'à lancer, en fin 1918, une importante opération militaire française en Mer Noire en soutien aux armées blanches dans le cadre de la contre-révolution que celles-ci livraient à l'Armée rouge. Ce qui incidemment, nous rappelle que la Première Guerre mondiale n'a pas pris fin le 11 novembre 1918 comme on ne cesse de nous le répéter, mais bien le 24 juillet 1923, date de la signature du traité de Lausanne, si tant est que cette guerre ait jamais pris fin, étant donné qu'il règne, depuis au moins cent ans, un état de guerre à peu près permanent.

Clemenceau donc, homme à la fois d'extrême gauche et à la fois antibolchevique ? Homme à la fois d'extrême gauche et impitoyable briseur de grèves ?

 

Les prétendus marqueurs de gauche et de droite n'étant plus à une contradiction près, il nous faut donc, afin de comprendre ce que sont la gauche et la droite, renouveler notre grille d'analyse.

 

Le partage des ressources ?

 

Le partage des ressources est considéré par nombre d'intellectuels comme l'indicateur principal, pour ne pas dire unique, de ce que sont la gauche et la droite.

 

C'est ce que nous explique, parmi de très nombreux autres auteurs, le politologue et historien états-unien Michael Parenti dans son ouvrage, par ailleurs excellent, Le Visage de l'Impérialisme (Édition Delga, 2015, p. 40) :

 

« La gauche, telle que je la définirais, englobe les individus, les organisations et les gouvernements qui défendent des politiques redistributives égalitaires et des services sociaux bénéficiant aux gens du commun et portant atteinte aux intérêts privilégiés des classes possédantes.

La droite est également impliquée dans la politique de redistribution mais dans l'autre direction, vers le haut, favorisant les privilèges des capitaux privés et de la minorité riche. »

 

Cette définition est excellente, mais elle souffre d'une immense faiblesse : elle n'est pas communément admise, loin s'en faut, ce qui la rend concrètement inopérante. Par exemple, parmi ceux qui adoptent cette définition, ceux qui constatent que l'Union européenne est une structure de pouvoir au service de l'oligarche financière et industrielle et au détriment des peuples qui ne cessent de s'appauvrir, en concluront logiquement que l'Union européenne est une structure de droite, voire d'extrême droite. Par contre, ceux qui adoptent une autre grille de lecture et qui constatent que l'Union européenne est une structure de nature ultralibérale, empreinte d'un progressisme - pour ne pas dire d'un gauchisme - exacerbé, d'un égalitarisme furieux, ainsi que d'une tendance irréfragable au mondialisme, en concluront logiquement que l'Union européenne est une structure de gauche, voire d'extrême gauche.

 

Face à des points de vue si contradictoires, on peut se poser la question de savoir qui a raison ? Mais, une fois de plus, il ne s'agit pas d'avoir raison, ni même de savoir qui a raison, mais de réfléchir et de comprendre. En l'occurence, le problème, car c'en est un, est que tous ont, de leur point de vue cohérent, raison. L'écueil tirant son origine, sa cause, dans le fait que les uns et les autres emploient des définitions différentes et incompatibles pour définir des vocables donnés, ce qui a pour conséquence de rendre tout dialogue et toute réflexion collective inopérants, voire impossibles, et cela pour le plus grand bénéfice de l'oligarchie qui a usurpé le pouvoir : diviser pour régner !

 

 

 

À ce propos, Confucius nous disait déjà, il y a quelque 2.500 ans :

 

« Lorsque les mots perdent leur sens, les hommes perdent leur liberté. »

Confucius (-551 à -479)

 


La liberté d'entreprendre ?

 

Un autre filtre communément admis afin de savoir ce que sont la gauche et la droite est de considérer le niveau de liberté d'entreprendre qu'un système de gouvernement permet à ses administrés.

 

À l'extrême gauche de ce spectre, n'existe aucune liberté d'entreprendre, l'État contrôlant et planifiant l'intégralité de l'activité économique.

 

Drapeau de l'anarcho-capitalisme

 

 

À l'inverse, à l'extrême droite de ce spectre existe une liberté totale d'entreprendre et il est considéré que l'État est illégitime et inutile, et qu'il doit donc disparaître : c'est la position des anarcho-capitalistes.


 

Nous invitons ceux qui pourraient être séduits par un tel système à se poser quelques questions telles que, par exemple :

• Peut-on permettre de vendre et d'acheter des êtres humains ?

• Peut-on vendre de la nourriture empoisonnée ?

• Peut-on vendre une marchandise en mentant sur sa nature ? Sur sa quantité ? Sur sa qualité ?

 

 

Entre ces deux extrêmes, se déclinent toutes les nuances de contrôle, ou de permissivité, de la part de l'État, quant aux possibiltés qui sont laissées aux citoyens d'entreprendre une activité économique.

 

 

Cette définition de la gauche et de la droite, en plus de ne pas être, elle non plus, communément admise, a la faiblesse de ne pas permettre une analyse très fine. Par conséquent, si on veut l'utiliser efficacement, il faut au minimum l'enrichir.

 

Le libéralisme ?

 

En plus de considérer la liberté d'entreprendre, on peut, afin de définir la gauche et la droite, considérer simultanément la liberté individuelle, en d'autres termes les deux axes le long desquels s'exprime le libéralisme : le libéralisme économique et le libéralisme philosophique.

 

 

Ce diagramme, construit par nos soins à partir du diagramme de Nolan, représente les deux grandes options politiques états-uniennes : en abscisse, les conservateurs, de droite, attachés aux libertés économiques ; et, en ordonnée, les progressistes, de gauche, attachés aux libertés individuelles.

 

Le libéralisme poussé au bout de sa logique, mène au libertarianisme ; celui-ci vise à la destruction, d'une part, des États et, d'autre part, de toute norme, de toute morale, de toute religion, de toute identité, ce qui en réalité revient à détruire toute civilisation.

 

L'ultralibéralisme, qui est le projet, la nature même, de l'Union européenne, s'appuie donc à la fois sur ce qu'il est convenu d'appeler la gauche et sur ce qu'il est convenu d'appeler la droite : la gauche sociétale et la droite des affaires sont les deux piliers du libéralisme. Ce qui nous permet de comprendre que pour lui résister, il nous faut réaliser l'alliance entre la gauche du travail et la droite des valeurs.

 

Cette question essentielle du libéralisme a été traitée en profondeur dans un article précédent, qu'il convient de lire afin de compléter la lecture de ce paragraphe.

 

Deux documents intéressants

 

En décembre 2016, La Horde publiait son Schéma de l'extrême droite, sous-titré L'extrême droite : mieux la connaître pour mieux la combattre. Ce sous-titre atteste par lui-même du caractère partisan, voire propagandiste, de ce document. Vouloir combattre l'extrême droite peut sembler, à première vue, fort honorable (confer infra Reductio ad Hitlerum), mais force est de constater que ce n'est pas celle-ci qui nous oppresse. Sans aucun doute vaudrait-il mieux combattre l'oligarchie créocratique qui ne fait qu'appauvrir nos populations, plutôt que d'agiter l'épouvantail de l'extrême droite.

 

 

 

 

Comme en atteste la présence du logo de l'Action antifasciste en haut à gauche du schéma, La Horde fait partie de la mouvance antifasciste.

 

Quoi qu'il en soit, nous invitons nos lecteurs à étudier ce très intéressant document :

 

(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

 

 

 

En 2019, Égalité et Réconciliation publiait, à son tour, son Diagramme de la Gauche.

 

 

 

 

Alors que La Horde avait placé parmi les « modernes » de l'extrême droite, Alain Soral et Égalité et Réconciliation, ceux-ci ont positionné celle-là dans le « trou noir du gauchisme ».

 

Quoi qu'il en soit, nous invitons nos lecteurs à étudier ce très intéressant document dont Égalité et Réconciliation a fourni une explication approfondie dans le huitième épisode de son émission « Pourquoi tant de haine ? », diffusé le 03 juillet 2019 :

 

(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

 

 

Nos lecteurs jugeront par eux-mêmes de la pertinence de chacun de ces deux diagrammes. L'exercice en vaut la peine !

 

Reductio ad Hitlerum

 

Depuis la Deuxième Guerre mondiale, on nous a répété à l'envi qu'Adolf Hitler était l'incarnation du mal absolu et qu'il était un homme d'extrême droite. Ces informations sont exploitées par les médias stipendiés par l'oligarchie au pouvoir qui en profitent pour taxer d'extrême droite, à tort ou à raison, des opposants politiques qu'ils cherchent ainsi à diaboliser.

 

La fréquence d'usage de ce procédé - la célèbre reductio ad Hitlerum, qui n'est rien d'autre qu'un argumentum ad hominem, voire un argumentum ad personam, prenant la forme d'un sophisme de culpabilité par association - ne cesse d'augmenter et ce de façon de plus en plus absurde. C'est ainsi qu'on peut observer, par exemple, que La Horde place l'UPR et la Démosophie dans son schéma de l'extrême droite (confer supra), ce qui est pour le moins fantaisiste.

 

Alors, de deux choses l'une : soit ces mouvements sont réellement dangereux pour notre société et il faut les juger en tant que tels et les interdire, soit il faut cesser de les diaboliser de la sorte. La vérité est que certains de ces mouvements sont dangereux pour le pouvoir en place et non, bien au contraire même, pour la société. C'est la raison pour laquelle l'oligarchie en place, par la voix des médias qu'elle contrôle, ne cessera de se livrer à cette malhonnête diabolisation.

 

Le point de vue hétérodoxe élargit les frontières du débat

 

Cette reductio ad Hitlerum est utilisée, bien sûr, dans le but de ternir, aux yeux des électeurs, des partis politiques ou des propos qui menacent le pouvoir en place.

 

Mais, bien plus que cela, la reductio ad Hitlerum est une arme redoutable qui a pour objet d'empêcher le dialogue, et donc a fortiori, l'alliance entre la faction des opposants au pouvoir située à gauche, voire à l'extrême gauche, avec la faction des opposants au pouvoir située à droite, voire à l'extrême droite de l'échiquier politique. Ce point est essentiel car l'oligarchie qui a usurpé le pouvoir est tellement puissante et exerce un tel contrôle sur tous les organes du pouvoir que son renversement nécessite de façon incontournable l'alliance de tous ses opposants. Par conséquent, tout réel opposant au pouvoir créocratique en place doit non seulement refuser de diaboliser ceux qui sont classés, à tort ou à raison, par ledit pouvoir, à l'extrême droite, mais en plus se doit de dialoguer avec ceux-ci dans le but de créer une alliance sur la base du plus grand dénominateur commun que partagent les diverses factions, celui-ci étant en réalité la volonté de rendre à nos pays leur souveraineté.

 

À propos de point de vue hétérodoxe, nous rappelons à nos camarades athées, qui se seront peut-être étonnés de nous avoir vu présenter, en début de cet article, la vidéo d'un discours prononcé par l'abbé Xavier Beauvais lors d'un événement organisé par Civitas, que, même s'ils ont la certitude que les dieux n'existent pas, le phénomème religieux n'en est pas moins existant et ne peut être balayé d'un revers de la main méprisant : en effet, afin d'interagir efficacement avec autrui, et peu importe que celui-ci fasse partie du problème, de la solution ou seulement du paysage, il nous faut le comprendre et tenir compte de ses motivations. Si, par exemple, une communauté mène une guerre de religion à un groupe d'athées, la conviction qu'ont ces derniers de l'inexistence des dieux ne les protègera aucunement des entreprises animées de mysticisme des premiers.

 

Il faut aussi toujours garder à l'esprit que toute collectivité, toute civilisation, ne peut survivre que grâce à l'existence d'une transcendance : que ce soit, par exemple, le christianisme ou le mythe d'Osiris, les membres d'un groupe ont besoin, pour accepter de vivre ensemble, d'une raison qui les dépasse.

 

Le jugement d'Osiris

(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

 

 

Dissoudre la transcendance d'une communauté est un moyen particulièrement efficace pour annihiler celle-ci.

 

 

Finalement, si le climat n'était pas si délétère, nous ne devrions même pas rappeler que ce n'est pas parce que nous citons une œuvre, un auteur ou un mouvement politique que nous l'apprécions ou que nous sommes d'accord avec tout ce qui en émane ; et, a contrario, ce n'est pas parce que nous venons d'écrire cela que nous ne les apprécions pas. Nous présentons des documents pour leur intérêt intrinsèque, sans nous soucier de savoir s'ils sont frappés des cachets de l'imprimatur. Nous invitons, à ce sujet, nos lecteurs à lire, ou à relire avec la hauteur offerte par le recul du temps écoulé, notre article Le point de vue hétérodoxe élargit les frontières du débat.

 

 

 

Osez lire tout ce que vous voulez, osez regarder tous les documentaires et films que vous voulez.

 

Jugez les informations pour ce qu'elles sont et non uniquement en fonction de leur provenance. Et même s'il est évident que la nature de la source peut donner une indication quant à la validité du message, n'oubliez jamais qu'une source non fiable peut, elle aussi, exprimer à l'occasion quelque chose qui est digne d'intérêt.

Cybèle, gardienne des savoirs

Notre Dame de Paris, Portail du Jugement dernier

(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

 


Conclusion

 

Comprendre le monde, réfléchir, identifier des problèmes et élaborer des solutions requièrent de connaître le sens des mots.

Dialoguer, débattre, nécessitent de s'entendre avec notre interlocuteur sur le sens des mots.

 

N'en déplaise aux exégètes, le concept de gauche et de droite, par la polysémie qui l'entache désormais, est devenu plus qu'abscons : raisonner en termes de gauche et de droite n'est plus opérationnel pour ceux qui ont pour objectif de renverser le système de domination oligarchique créocratique qui nous opprime.

 

Par conséquent, il nous faut donc transcender ce concept obsolète - obsolète car inopérant - de gauche et de droite et le remplacer par autre chose.

 

À l'heure actuelle, quand on sait que ce carcan qu'est l'Union européenne, qui est une dictature de nature ultralibérale, impossible à réformer, a pour objet, en plus de piller nos pays, d'en détruire la souveraineté, on comprend que l'Union européenne est une structure supranationale au service du mondialisme.

 

Par conséquent, dans un tel contexte, le seul clivage opérationnel n'est plus celui qui opposerait une prétendue gauche à une prétendue droite, mais celui qui oppose le mondialisme au nationalisme.

 

 

Mais qu'est-ce que le nationalisme ? Il sera répondu à cette question dans un prochain article.

 

 

Mike Werbrouck

Président fondateur du MIB

 

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