Qu'est-ce que le nationalisme ?

Sun Yat-sen, père de la Chine moderne

 

 

Sun Yat-sen (1866-1925), premier président provisoire de la république de Chine du 01er janvier au 10 mars 1912, est considéré comme le père de la Chine moderne et du nationalisme chinois. Il s'agit d'une des grandes figures de l'Histoire contemporaine chinoise. Aujourd'hui encore, il est vénéré tel un héros national, tant en Chine qu'à Taïwan. Comme nous le rappelle Aurélien Bréau, Sun Yat-sen est « le précurseur de la révolution démocratique en Chine continentale et, à ce titre, il est d'ailleurs l'un des derniers liens forts qui unissent la République de Chine réfugiée à Taïwan depuis 1949 et la République populaire de Chine ».

 

 

Alors que la Chine exsangue est sous contrôle xénocratique par le truchement de la longue série des traités inégaux qui lui ont été imposés, série inaugurée par le traité de Nankin du 29 août 1842 et enjoint à la Chine par les Britanniques suite à leur victoire sur celle-ci dans le cadre de la première guerre de l'opium qu'ils avaient provoquée afin de contraindre la Chine à acheter l'opium qu'ils produisaient dans leurs colonies, Sun Yat-sen élabore dès 1905 les trois principes du peuple (en chinois : 三民主義 ; en pinyin : Sān Mín Zhǔyì), aussi dénommés triple démisme, qui sont : nationalisme, démocratie et justice sociale (ce troisième principe étant parfois traduit par les termes bien-être du peuple).

 

Il s'agit du socle de la philosophie politique de Sun Yat-sen destinée à faire de la Chine un État libre, prospère et puissant.

 

      « En Chine, le gâteau des Rois et… des Empereurs »

                     (Le Petit Journal, 16 janvier 1898) 

                     (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

 

 

Comme nous le voyons, déjà à l'époque de Sun Yat-sen, le nationalisme est un ingrédient nécessaire à la libération d'un peuple soumis au pouvoir de l'étranger.

 

Ceux qui voudront approfondir cette passionante et édifiante question des guerres de l'opium provoquées, à partir de 1839, par les Britanniques au nom de leur droit à commercer librement avec la Chine, ce qui signifiait lui vendre de l'opium, alors même que celui-ci était interdit dans ce pays depuis 1729 par décret impérial, liront avec un vif intérêt le paragraphe Les guerres de l'opium de notre article L'OTAN, une armée impériale au service du libre-échange. Cette question est effectivement édifiante car, d'une certaine façon, les traités européens, rappellent singulièrement les traités inégaux qui furent imposés à la Chine.

 

Et ceux qui voudront approfondir leur connaissance du personnage historique qu'est Sun Yat-sen écouteront avec intérêt la conférence intitulée Sun Yat-sen, le père de la Chine moderne qu'a donnée Aurélien Bréau ce 04 novembre 2019, à Paris, au Cercle Aristote :

 

Aurélien Bréau, le 04 novembre 2019, à Paris

Conférence au Cercle Aristote : Sun Yat-sen, le père de la Chine moderne

 

 

À propos de Cercle Aristote, nous vous proposons, comme introduction au présent article, ce remarquable entretien que son président  Pierre-Yves Rougeyron a accordé à Vincent Lapierre, il y a un peu plus d'un mois :

 

Pierre-Yves Rougeyron, interrogé par Vincent Lapierre, en novembre 2019

Eurêka n° 3 - Le Souverainisme dans tous ses États

 

 

Pierre-Yves Rougeyron nous y dit, entre autres :

 

• entre 44'00'' et 44'05'' :

 

« Le pire des régimes en philosophie politique, ce n'est même pas la tyrannie, c'est la xénocratie, c'est le pouvoir de l'étranger. »

 

Cette affirmation est à mettre en lien avec notre dernier article Qu'est-ce que la xénocratie ?

 

• entre 01'08'' et 01'13'' :

 

« Soit vous êtes objet, soit vous êtes sujet. L'Histoire, ça se subit ou ça se fait, au choix. »

 

Qu'est ce qu'une nation ?

 

Le mot nation vient du latin natio, qui signifie groupe humain de la même origine, et qui dérive lui-même du verbe nascere (supin : natum) qui signifie naître. La nation est donc la terre où nous sommes nés.

 

Une nation est une communauté stable d'êtres humains formée sur la base d'une langue, d'un territoire, d'une histoire, d'une origine ethnique et d'une composition psychologique communs se manifestant dans une culture commune.

 

Une nation à forte identité peut ne pas être souveraine ; c'est ainsi, par exemple, que la France entre 1940 et 1944 avait une forte identité, mais n'était pas souveraine ; il en va de même aujourd'hui du Québec. Une nation à forte identité peut donc être souveraine, vassalisée, conquise ou sous contrôle xénocratique, celui-ci pouvant être caché ou non.

 

En revanche, au cours de l'Histoire, toute nation souveraine a toujours eu une forte identité. C'est tellement vrai que les peuples conquérants ont toujours cherché à détruire l'identité des peuples conquis. Citons par exemple comme moyens utilisés à cette fin, cette liste n'étant nullement exhaustive : le remplacement de la monnaie¹ du pays conquis par celle du conquérant, la destruction des temples, les attaques contre la langue du pays conquis, le remplacement même du peuple conquis par le métissage forcé par les mariages et bien plus souvent encore par le viol des femmes, quand ce n'est pas tout simplement la déportation ou le massacre des populations, comme le faisaient déjà les Assyriens durant l'Antiquité.

 

Une identité forte est une condition nécessaire, mais non suffisante, à la souveraineté d'une nation.

 

Hannibal - il s'agit manifestement d'un nom de plume - l'exprimait en d'autres termes en page 16 du numéro 3379 de l'hebdomadaire Rivarol, paru le 27 mai 2019 :

 

« La souveraineté n'est rien sans l'identité, elle n'est que le premier moyen pour protéger celle-ci. »

 

 

¹La monnaie est une des expressions de l'identité, de l'existence même, d'une nation. Ce n'est pas un hasard si Jean Bodin affirmait, il y a cinq siècles déjà, que la capacité à battre monnaie est le premier des attributs de la souveraineté. De même, ce n'est pas un hasard non plus si Mayer Amschel Rothschild (1744-1812), fondateur de la dynastie bancaire des Rothschild et « père de la finance internationale » avait exprimé très clairement : "Give me control of a nation's money and I care not who makes its laws.", ce qui signifie en français : « Donnez-moi le contrôle de la monnaie d'une nation et je ne me soucie pas de qui fait ses lois. »

 

Qu'est ce que le nationalisme ?

 

Le nationalisme, c'est la volonté pour une nation de disposer d'un État. Or un État est par définition souverain : la souveraineté est consubstantielle à l'État. Et être souverain signifie être maître chez soi.

 

Et étant donné qu'une identité forte est une condition nécessaire, mais non suffisante, à la souveraineté d'une nation, le nationalisme, c'est la défense simultanée de la souveraineté et de l'identité.

 

 

Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est garanti par la Charte des Nations Unies, dès son premier article, au deuxième alinéa :

 

« CHAPITRE I : BUTS ET PRINCIPES

 

Article 1

Les buts des Nations Unies sont les suivants :

 

1 [...]

2 Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes »

 

Être maître chez soi implique d'avoir un chez-soi

 

Cela semblera être une lapalissade, mais il est nécessaire de le souligner : être maître chez soi nécessite d'avoir un chez-soi, ce qui implique de disposer de frontières. Celles-ci permettent de contrôler les mouvements :

 

• des biens ;

• des capitaux ;

• des services ;

• des personnes.

 

En effet, la libre circulation :

 

• des biens et des services empêche tout protectionnisme et menace ainsi nos recettes fiscales, nos emplois et nos normes ;

des capitaux permet les délocalisations, les achats de patrimoine par l'étranger, ainsi que la fraude et l'évasion fiscales ;

• des personnes provoque, encourage même, une immigration sans limites qui, en plus de poser des problèmes cruciaux, tant pour les sociétés de départ que pour celles d'arrivée, détruit l'identité même des nations.

 

Ces quatre libres circulations, dénommées de façon captieuse « les quatre libertés de l'Union européenne » sont exactement ce qui empêche tout habitant de tout pays de l'union européenne d'avoir un chez-lui. Il est donc impératif de contrôler ces quatre types de mouvements.

 

Une frontière est une protection contre les prédateurs mondialistes.

 

Sophisme de culpabilité par association

 

Durant le Troisième Reich, l'Allemagne était dirigée par le Parti national-socialiste des travailleurs allemands, die Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei : le NSDAP. Celui-ci étant considéré par nombre de personnes comme l'incarnation du mal absolu, nul ne voudrait y être comparé sous peine d'être voué aux gémonies.

Drapeau du NSDAP ainsi que du Troisième Reich

 

L'oligarchie qui a usurpé le pouvoir dans nos pays a œuvré, depuis des dizaines d'années, à diaboliser le concept même de nationalisme, au motif spécieux que ceux qui se déclareraient nationalistes seraient prétendument des nationaux-socialistes : cela s'appelle un sophisme de culpabilité par association.

 

Rappelons qu'un sophisme de culpabilité par association est une technique fallacieuse qui consiste à tenter de décrédibiliser l'adversaire, ou un élément, en prétendant qu'il serait semblable à quelqu'un, ou à quelque chose, de détestable sous le prétexte qu'il en partagerait une caractéristique.

 

Il est remarquable que cette même oligarchie n'a aucunement cherché à diaboliser de la même façon le concept de socialisme, et ce alors même que certains analystes considèrent le NSDAP comme un parti socialiste, et donc de gauche. C'est ce que nous rappelait Henry de Lesquen il y a un peu moins de deux ans. En effet, dans les langues germaniques, comme par exemple en allemand, en anglais ou encore en néerlandais, le mot le plus important ne précède pas son qualificatif mais le suit. C'est ainsi que les mots allemands Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei devraient être traduits en français par les mots Parti socialiste-national des travailleurs allemands.

 

L'oligarchie créocratique, qui nous impose sa domination via cette courroie de transmission qu'est la dictature ultralibérale de l'Union européenne, est de nature xénocratique ; c'est la raison pour laquelle elle redoute plus que tout le nationalisme et qu'elle tente à tout prix de le diaboliser.

 

 

Dans un tel contexte, c'est ainsi, par exemple, que l'UPR a pris soin dès l'établissement de sa charte fondatrice, en mars 2007, de se prémunir de toute accusation de nationalisme :

 

« L’UPR procède à la distinction fondamentale entre la nation et le patriotisme d’un côté, le nationalisme de l’autre. »

 

Ce qui, ironiquement, ne l'a pas empêchée de déclarer, dès la phrase suivante :

 

« l’UPR insiste sur le fait que la patrie et la nation sont les seules instances où peuvent s’exercer réellement la démocratie et la solidarité entre les générations et les catégories sociales. »

 

Ce qui est tout à fait vrai : la patrie et la nation sont les seules instances où peuvent s’exercer réellement la démocratie et la solidarité entre les générations et les catégories sociales.

 

Et l'UPR de rajouter, deux phrases plus loin :

 

« Proclamant son amour de la patrie et son rejet de tout nationalisme, l’UPR [...] »

 

 

Les mouvements politiques qui se présentent comme patriotes ou souverainistes tout en se défendant vigoureusement d'être nationalistes sont soit ignorants du sens de ces concepts, soit hypocrites, et ne gagneront rien à vouloir se montrer, croient-ils, respectables. Respectables aux yeux de qui ? Du pouvoir qui les opprime et qu'ils combattent et qui n'est aucunement dupe de cet artifice lexical ?

 

 

 

Pour clore cette question, nous allons, une fois de plus, définir les termes car, comme nous le disait Confucius il y a quelque 2.500 ans :

 

« En situation de crise, la première chose à faire est de redonner aux mots leur véritable sens. »

 

                             Confucius (-551 à -479)

 

Le patriotisme, c'est l'amour de sa patrie. La patrie étant la terre de nos pères : le mot patrie vient du latin patria, qui signifie pays des pères et qui vint lui-même du mot pater (génitif singulier : patris), qui signifie le père. Patrie se dit d'ailleurs fatherland en anglais et Vaterland en allemand ; fatherland et Vaterland signifiant tous deux littéralement pays-père en français.

 

Le nationalisme, c'est la volonté politique de pouvoir vivre dans sa patrie, autrement dit dans sa nation, et d'y être maître, ce qui implique, de ne pas être soumis à un pouvoir xénocratique. Le nationalisme est donc l'antinomie, l'adversaire par excellence, de la xénocratie. Sachant cela, on comprend aisément que l'oligarchie xénocratique qui a usurpé le pouvoir fasse tout son possible pour diaboliser le concept de nationalisme. Comme nous l'écrivions supra, le mot nation vient du latin natio, qui signifie groupe humain de la même origine, et qui dérive lui-même du verbe nascere (supin : natum) qui signifie naître. La nation est donc la terre où nous sommes nés.

 

Le patriotisme et le nationalisme vont donc main dans la main : celui-ci est l'outil politique qui rend possible l'aspiration de celui-là.

 

Le nationalisme serait-il de droite ?

 

De façon tout à fait cohérente, le pouvoir xénocratique en place redoute plus que tout son antonyme idéologique, à savoir le nationalisme. C'est pourquoi celui-là n'a eu de cesse d'œuvrer à diaboliser celui-ci en ayant recours de façon systématique à la reductio ad Hitlerum_: il ne s'agit là que d'un sophisme de culpabilité par association, procédé on ne peut plus malhonnête.

 

Démontrer que le nationalisme n'est pas un concept exclusivement de droite, et a fortiori d'extrême droite, est extrêmement simple : il suffit de présenter des occurrences où il a inspiré ou a été utilisé par des mouvements politiques de gauche ou d'extrême gauche.

 

Citons ainsi, cette liste étant loin d'être exhaustive, quelques exemples :

 

• Tout d'abord, les mouvements nationalistes des nations qui aspiraient à l'indépendance vis-à-vis des puissances coloniales n'étaient pas tous, loin s'en faut et même bien au contraire, de droite. C'est ainsi, parmi de très nombreux autres exemples, que Gandhi en Inde, Nasser en Égypte ou encore Mandela en Afrique du Sud étaient tous trois d'authentiques nationalistes ayant contribué à l'indépendance de leur pays. Or aucun d'entre eux n'était un homme d'extrême droite ni même de droite.

 

• Le nationalisme chinois est un des piliers idéologiques du Parti communiste chinois, tant à ses débuts dès sa fondation de facto en 1920 qu'aujourd'hui. Or le Parti communiste chinois n'est, de toute évidence, ni d'extrême droite ni même de droite.

 

• Même si Joseph Staline n'était pas un nationaliste, il fit fortement appel au nationalisme russe afin de mobiliser et de motiver le plus efficacement la population et l'armée pour la défense de l'Union soviétique qui avait été envahie par l'Allemagne du Troisième Reich. À telle enseigne que les Soviétiques, et les Russes encore aujourd'hui, ne parlaient pas de Deuxième Guerre mondiale mais de Grande Guerre patriotique, allusion directe et revendiquée à la Guerre patriotique de 1812 qui désigne l'invasion de la Russie par la France de Napoléon Ier. Or Staline n'était pas un homme d'extrême droite ni même de droite.

 

• Le régime cambodgien des Khmers rouges était nationaliste, bien qu'il fût d'un communisme radical d'inspiration maoïste, et, par cela-même, qualifié d'extrême gauche.

 

• Le SDLP (Social Democratic and Labour Party), en français le Parti social-démocrate et travailliste, qui a rassemblé, lors des dernières élections générales britanniques de ce 12 décembre 2019, 14,9 % des suffrages, se voyant ainsi octroyer 2 des 18 sièges réservés à l'Irlande du Nord à la Chambre des communes du Royaume-Uni, se définit lui-même comme un parti politique nationaliste irlandais, ce qui ne l'empêche nullement d'être considéré officiellement de centre gauche ; il est d'ailleurs membre du parti socialiste européen ainsi que de l'Internationale socialiste.

 

 

Comme nous le voyons, il n'y a aucune corrélation entre le concept de nationalisme et le positionnement politique des nationalismes du monde entier sur un axe gauche-droite.

 

Une malencontreuse citation

 

Qui ne connaît cette célèbre citation faite, non sans l'écorner, par Nicolas Sarkozy le 29 avril 2012, lors du discours qu'il prononça à l'occasion de son meeting à Toulouse avant le second tour de l'élection présidentielle française (entre 12'08'' et 12'17'') ?

 

Nicolas Sarkozy, le 29 avril 2012, à Toulouse

 

« le patriotisme, c'est l'amour de la patrie, [...] le nationalisme, c'est la haine de l'autre. C'est le général de Gaulle qui l'a dit. »

 

François Asselineau, également, fait souvent usage de cette citation, ne manquant pas, lui non plus, de faire appel à l'argument d'autorité qui consiste à rappeler que l'auteur de cette célèbre citation serait Charles de Gaulle.

 

Ce qui est inexact !

 

 

 

 

En effet, l'auteur de cette citation est Romain Gary (1914-1980) qui place cette idée saugrenue dans son essai Pour Sganarelle (Gallimard, 1965, p. 371) :


« La haine, celle de l’impuissance, est en eux [les critiques d’extrême-droite], ce qui est naturel dans le nationalisme : le patriotisme, c’est d’abord l’amour, le nationalisme, c’est d’abord la haine, le patriotisme, c’est d’abord l’amour des siens, le nationalisme, c’est d’abord la haine des autres. »

 

Ça, c'est la façon dont est souvent référencée cette citation de Romain Gary, ce qui est incomplet.

 

Effectivement, Romain Gary fit apparaître son idée saugrenue dans son roman Éducation européenne (Folio, 1945, p. 246) :


« – J’aime tous les peuples, dit Dobranski, mais je n’aime aucune nation. Je suis patriote, je ne suis pas nationaliste.
– Quelle est la différence ?
– Le patriotisme, c’est l’amour des siens. Le nationalisme, c’est la haine des autres. Les Russes, les Américains, tout ça… Il y a une grande fraternité qui se prépare dans le monde, les Allemands nous auront valu au moins ça…»

 

Et pour être parfaitement précis, signalons que le roman de Romain Gary Éducation européenne a paru dans une première édition confidentielle sous le titre Forest of Anger chez Cresset Press en 1944, en Angleterre.

 

Ces précisions apportées nous permettront de mieux comprendre le sens de cette citation devenue célèbre. En effet, il faut savoir que Romain Gary, Juif né en 1914 à Vilna dans l'Empire russe (aujourd'hui Vilnius, capitale de la Lituanie) sous le nom de Roman Kacew, a beaucoup souffert de l'antisémitisme. Même quand il séjourna aux États-Unis d'Amérique, il fut victime de racisme car, avec son teint hâlé et ses moustaches, il était souvent pris pour un Mexicain. Cela nous aide à comprendre pourquoi Romain Gary détestait les nations et donc le nationalisme.

La célèbre citation de Romain Gary n'est donc pas un commentaire éclairé de la part d'un politologue avisé, mais est l'expression d'un sentiment personnel dû à une souffrance endurée à peu près tout au long de la vie d'un romancier.

 

Au surplus, il est intéressant de savoir que Romain Gary est le seul écrivain au monde à avoir obtenu deux fois le prix Goncourt, ce qui est théoriquement impossible étant donné que les règles de ce concours stipulent que le prix ne peut être décerné qu'une seule fois à un même écrivain. Cette supercherie de la part de Romain Gary fut rendue possible par le fait qu'après avoir reçu le prix Goncourt en 1956 pour son roman Les Racines du ciel il le reçut une deuxième fois en 1975 pour son roman La Vie devant soi publié sous le pseudonyme d'Émile Ajar, alors que tout le monde ignorait qu'il s'agissait du même auteur. Il faut savoir que cette imposture n'est aucunement due à un malentendu mais constitue une véritable fraude volontaire, son petit-cousin Paul Pavlowitch se faisant passer pour Émile Ajar auprès de la presse !

 

Cette duperie ne fut révélée qu'après le décès de Romain Gary.

 

Comme argument d'autorité et comme caution morale, on a vu mieux !

 

Nationalismes factices

 

Le mondialisme vise, entre autres objectifs, à détruire les États-nations.

 

Les plus hauts dirigeants de l'Union européenne l'affirment eux-mêmes. C'est ainsi, par exemple, que Romano Prodi, qui a été président de la Commission européenne de 1999 à 2004, déclarait le 09 avril 1999, ainsi que nous le confirme (tout en haut de la page 7 de ce document) le très européiste Robert Schuman Centre for Advanced Studies :

 

« The two pillars of the national state are the sword and the currency and we changed that. »

 

Ce qui signifie en français :

 

« Les deux pilliers de l'État-nation sont l'épée et la monnaie et nous avons changé cela. »

 

L'épée faisant bien sûr référence à l'armée.

 

Est-il besoin de rappeler que l'Union européenne, en imposant l'euro, a privé nombre de pays, dont la Belgique, de leur monnaie nationale, et que l'OTAN, avers de la médaille dont l'Union européenne est le revers, a privé nombre de pays, dont la Belgique, de leur armée nationale strictement destinée à leur propre défense ? Une fois de plus, nous ne le répéterons jamais assez, la Belgique n'est plus un État et n'en redeviendra pas un tant qu'elle ne sera pas sortie de l'Union européenne, de la zone euro et de l'OTAN.

 

C'est à cette fin de destruction des États-nations que l'Union européenne encourage l'éclatement de ses pays membres en entités politiques plus petites qui seront ainsi plus faciles à dominer. C'est le projet des eurorégions que François Asselineau a parfaitement décrit dans son excellente conférence intitulée Les « eurorégions » : allons-nous laisser détruire les Nations ?

 

François Asselineau, le 15 mai 2013, à Namur

Les « eurorégions » : allons-nous laisser détruire les Nations ?

 

 

C'est dans cette optique de destruction des États-nations que l'Union européenne, leur suzerain états-unien et les instances mondialistes encouragent les nationalismes factices afin de fragmenter les pays membres de l'Union européenne.

 

Carte des eurorégions de l'Alliance Radicale Européenne au Parlement européen

(cliquez sur l'image pour l'agrandir)

 

 

Le lecteur pourra constater lui-même l'origine de cette carte, qui date de 1997, en l'agrandissant, ce qui lui permettra de lire, dans le coin supérieur gauche sous le drapeau de l'Union européenne, l'inscription suivante :

 

« Cette carte a été réalisée par le groupe de l'ALLIANCE RADICALE EUROPÉENNE au Parlement européen. »

 

Il est remarquable que le projet exprimé par cette carte montre un agrandissement considérable de l'Allemagne après son absorption de l'Autriche, de la Suisse alémanique, de l'Alsace, de la Lorraine, du Grand-Duché de Luxembourg et des cantons de l'Est belges !

 

 

Nous ne citerons que trois exemples, parmi de nombreux autres, de ces nationalismes factices encouragés par l'Union européenne, leur suzerain états-unien et les instances mondialistes : celui de l'Écosse, celui de la Catalogne et celui de la Flandre.

 

 

 

En Écosse, le SNP, en scots Scots National Pairtie ou en anglais Scottish National Party, en français le Parti national écossais, fait la promotion d'une Écosse indépendante du Royaume-Uni. Pourquoi pas ? L'Écosse est sans aucun doute une nation puisqu'elle est une des quatre nations constitutives du Royaume-Uni.

 

 

                                        Drapeau de l'Écosse

 

Là où le bât blesse, c'est quand on sait que le SNP est un parti européiste et prend même comme motif supplémentaire à son objectif d'indépendance de l'Écosse par rapport au Royaume-Uni le fait que si celui-ci sortait de l'Union européenne, il faudrait absolument que l'Écosse sortît du Royaume-Uni afin qu'elle restât dans l'Union européenne ! Le SNP s'exprime on ne peut plus clairement à ce sujet sur son site internet. Le SNP fait même campagne afin que le Brexit n'ait pas lieu.

 

Contrairement aux apparences et contrairement à ce que son nom même sous-entend, le SNP n'est pas un parti nationaliste étant donné son objectif majeur de continuer à voir l'Écosse sous la domination xénocratique de l'Union européenne.

 

Le SNP est une force politique importante dont il faut tenir compte : c'est ainsi, par exemple, que le premier ministre de l'Écosse est, depuis le mois de novembre 2014, Nicola Sturgeon - contrairement à ce que pourrait laisser croire la consonance de ce prénom, il s'agit d'une femme - qui est également, depuis la même époque, le dirigeant du SNP. Citons, comme autre exemple de la force non négligeable du SNP, le fait que celui-ci a réalisé un fort bon résultat aux dernières élections générales britanniques de ce 12 décembre 2019 ; ce qui fait fait peser à terme une certaine menace sur l'unité même du Royaume-Uni en cas de Brexit prochain.

 

 

 

En Catalogne, divers mouvements indépendantistes, ou séparatistes, sont à l'œuvre. Le plus virulent d'entre eux a pour emblème l'estelada blava, en français l'étoilée bleue, drapeau conçu au début du XXe siècle composé d'une senyera à laquelle on a ajouté au guindant un triangle bleu qui a en son centre une étoile blanche. Ce triangle bleu avec étoile blanche est inspiré du drapeau de Cuba.

                       La senyera, drapeau de la Catalogne

 

Drapeau de Cuba

Estelada blava


 

Cuba qui, peu avant la conception de la senyera, venait de prendre son indépendance vis-à-vis de l'Espagne. Indépendance toute relative en réalité...

 

En effet, alors qu'elle était le plus riche, et sans doute le plus puissant, pays d'Europe seulement trois siècles plus tôt, l'Espagne est une puissance déclinante à la fin du XIXe siècle. Les États-Unis d'Amérique, puissance impériale par excellence, entendent alors priver l'Espagne d'un certain nombre de ses colonies afin de s'en emparer. Cuba est une de leurs cibles.

 

Alors que l'armée libératrice cubaine livre combat aux forces du Royaume d'Espagne depuis 1895 dans le cadre de ce qui sera nommé la guerre d'indépendance cubaine, les États-Unis d'Amérique, jusqu'alors neutres dans ce conflit, décident d'envoyer, en janvier 1898, leur cuirassé Maine dans la rade de La Havanne, à Cuba afin prétendument de protéger « les intérêts états-uniens » : il s'agit là de rien moins que d'ingérence étrangère.

 

 

Trois semaines plus tard, le 15 février 1898, à 21:40, le Maine y explose soudainement et de façon inexpliquée : il sombre très rapidement, entraînant dans la mort 261 de ses 355 membres d'équipage. Cette explosion fort opportune offre aux États-Unis d'Amérique un prétendu casus belli.

 

Toute ressemblance avec les Incidents du golfe du Tonkin, le bombardement de Pearl Harbor ou les destructions des trois tours du World Trade Center est peut-être une coïncidence.

Le cuirassé USS Maine, vers 1897                           

(cliquez sur l'image pour l'agrandir)                      

 

Ce prétendu casus belli permet au gouvernement états-unien de convaincre sa propre population de la nécessité d'intervenir contre l'Espagne, la presse jaune états-unienne, à commencer par l'États-unien d'origine hongroise Joseph Pulitzer, éponyme du célèbre prix qu'il créera en 1904, titrant immédiatement "Remember the Maine! To hell with Spain!", ce qui signifie en français « Souvenez-vous du Maine ! Que l'Espagne aille en enfer ! », formule on ne peut plus belliciste. C'est ainsi que débuta la brève, mais efficace, guerre hispano-américaine, connue en Espagne sous le nom « Desastre del 1898 », ce qui signifie en français « désastre de 1898 », qui dura d'avril à août 1898 et qui permit aux États-Unis d'Amérique de priver l'Espagne de trois de ses colonies et de les annexer pour leur propre compte : Guam, Porto-Rico et les Philippines. Les États-Unis annexant définitivement en passant, comme diraient les joueurs d'échecs, le 07 juillet 1898, Hawaï qui fut autrefois un pays indépendant.

 

Médaille états-unienne de l'armée d'occupation cubaine

(cliquez sur l'image pour l'agrandir)

 

 

En plus de cela, l'Espagne fut privée de sa colonie cubaine qui devint prétendument indépendante, mais qui, en réalité, passa sous protectorat états-unien, les États-Unis occupant même militairement Cuba à trois reprises : la Première occupation de Cuba de 1898 à 1902, la Deuxième occupation de Cuba de 1906 à 1909, et l'Intervention du Sucre de 1917 à 1922.

 

Médaille états-unienne de l'armée de pacification cubaine

(cliquez sur l'image pour l'agrandir)


 

Suite à sa prétendue prise d'indépendance vis-à-vis de l'Espagne en 1898, Cuba devint concrètement le lupanar des États-Unis d'Amérique : hôtels de luxe, casinos, prostitution, trafics en tous genres, le tout sous contrôle mafieux états-unien.

 

Comme modèle d'indépendance, on a vu mieux !

 

Estelada blava


 

Et c'est là que le bât blesse, une fois de plus : vouloir son « indépendance » dans le cadre de l'Union européenne tient de l'aporie. Les indépendantistes catalans ralliés sous la bannière de l'estelada blava ne méritent aucunement le titre de nationalistes. S'ils arrivent un jour à obtenir leur indépendance vis-à-vis de l'Espagne, qu'ils ne s'étonnent pas de se retrouver dans une situation comparable à celle qu'a connue Cuba durant la première moitié du XXe siècle : celle d'une république bananière sous contrôle mafieux et servant de lupanar à une oligarchie xénocratique. Ibiza en a déjà pris le chemin...

 

 

À tout seigneur, tout honneur : nous ne saurions parler des nationalismes factices actifs au sein de l'Union européenne sans mentionner la célèbre Nieuw-Vlaamse Alliantie, la N-VA, en français l'Alliance néo-flamande.

Le site internet de la N-VA est riche en enseignements et la N-VA a le mérite d'y répondre tout à fait clairement à diverses questions à son sujet. On peut ainsi y lire notamment (nous citons textuellement) :

                                      Drapeau de la Flandre

 

« La N-VA est un parti nationaliste flamand. » ;

« La N-VA est-elle un parti pro-européen? [sic] Absolument. » ;

« La N-VA souhaite-t-elle la fin de la Belgique? [sic] [...] Notre but final est, en effet, une Flandre indépendante en tant qu’Etat [sic] membre européen » ;

« De N-VA betreurt dat de Britten de Europese Unie zullen verlaten. » Ce qui signifie en français : « La N-VA regrette que les Britanniques quittent l'Union européenne. » ;

« We hebben een sterke NAVO nodig » Ce qui signifie en français : « Nous avons besoin d'une OTAN forte_» ;

« Europa moet dus ook openstaan voor de zogenaamde ‘interne uitbreiding’. Verschillende naties zoals Baskenland, Catalonië, Schotland en Vlaanderen evolueren geleidelijk naar onafhankelijke staten. » Ce qui signifie en français : « L'Europe doit donc également être ouverte au soi-disant « élargissement interne ». Différentes nations comme le Pays basque, la Catalogne, l'Écosse et la Flandre évoluent progressivement vers des États indépendants. » De façon tout à fait cohérente, la N-VA est favorable aux eurorégions.

 

Que la N-VA se présente comme un parti nationaliste tient de l'ignorance ou de l'imposture. Il est absolument ridicule de prétendre être nationaliste quand on veut continuer à être soumis à l'Union européenne et à l'OTAN. La N-VA ne mérite aucunement le titre de nationaliste !

 

Que des nationalistes flamands désirent disposer de leur propre pays indépendant, la Flandre, est une aspiration compréhensible, légitime même, mais ces Flamands doivent bien comprendre qu'un authentique nationalisme flamand implique nécessairement la sortie de la Flandre de l'Union européenne, de la zone euro et de l'OTAN.

 

 

 

Que l'on ne s'y trompe point : l'Union européenne ne tolère aucun nationalisme authentique. C'est ainsi, par exemple, que l'ancien parti politique écologiste danois De Grønne, fondé en 1983 et dissous en 2014, fut exclu en 2008 du European Green Party (EGP), dont il était pourtant un des membres fondateurs, exclusion due au fait que De Grønne avait eu l'intention de coopérer avec le Folkebevægelsen mod UE (en français : Mouvement populaire contre l’Union européenne), qui est un parti politique danois fondé contre l’Union européenne, en 1972 lors de la campagne du « Non » au référendum pour l’entrée du Danemark dans la CEE. Folkebevægelsen mod UE a remporté 3,7 % des suffrages aux dernières élections européennes de 2019.

 

 

Il faut bien comprendre que tous ces nationalismes factices qui prétendent rendre une région autonome de son pays tout en la maintenant dans l'Union européenne, que tous ces nationalismes factices, donc, tels que ceux incarnés par exemple par le SNP, par le mouvement indépendantiste catalan ou encore par la N-VA, sont d'une part des instruments de dislocation des pays membres de l'Union européenne, et d'autre part une façon de canaliser et de neutraliser un authentique sentiment nationaliste existant et croissant dans nombre de ces pays. Aucun de ces partis ou mouvements ne méritent le titre de nationaliste.

 

 

 

 

L'Union européenne est une structure xénocratique : elle ne tolère aucun nationalisme.

 

Luttes intestines

 

En francophonie, particulièrement en France, et également en Belgique, le camp national est gangrené par des luttes intestines contre-productives.

 

À peu près personne n'étant totalement d'accord avec qui que ce soit, ce qui est dans l'ordre des choses, les motifs de discorde potentielle ne manquent pas. C'est ainsi que nombre d'opposants au pouvoir en place ont la conviction d'avoir trouvé le Saint Graal et méprisent quiconque n'est pas totalement sur leur ligne. Ce phénomène est renforcé par le fait que l'information étant disponible au plus grand nombre via l'internet, nombreux sont ceux qui pourraient croire avoir tout compris, alors que c'est loin d'être le cas. De plus, la confrontation des idées se faisant de plus en plus virtuellement via les télécommunications et non plus en face les uns des autres, la tentation est grande pour la plupart des individus, qui se sentent ainsi à l'abri, de s'égarer et de ne plus respecter les règles élémentaires du débat courtois.

 

À un autre niveau, les figures en vue de la dissidence, se livrent, elles aussi, à des luttes intestines :  conflits doctrinaux, querelles d'ego, course à la popularité, reproche à l'autre de ne pas s'impliquer assez ou de ne pas dire tout ce qu'il sait, ou au contraire peur d'être accusé de s'être associé, de près ou de loin, avec des individus qui seraient peu recommandables aux yeux du pouvoir en place ou même, au contraire, avec des personnes qui ne seraient pas d'authentiques dissidents, sophismes de culpabilité par association, argumenta ad hominem et même ad personam, tout y passe. Les exemples sont innombrables ; nous n'en citerons aucun, afin de n'alimenter aucun différend.

 

Il est absolument nécessaire que tout cela cesse.

 

 

En réalité, chacun d'entre nous détient une part de vérité, même le meilleur d'entre nous n'a que presque toujours raison. Et il ne s'agit pas d'avoir raison, mais de remporter ensemble - car, seul, nul n'y arrrivera ! - la lutte qui consiste à nous libérer de la dictature qui ne cesse de nous appauvrir chaque jour un peu plus et qui détruit nos pays.

 

Il nous faut être critique envers nos partenaires, actuels ou potentiels, mais nos critiques doivent être bienveillantes et, tant que possible, ne pas être émises sur la place publique, même si les traîtres doivent bien sûr être dénoncés. Ce qui amène d'autres questions : où, et qui, placera le curseur qui déterminera où commence la trahison ? Comme nous le voyons, ces questions sont complexes, mais c'est justement parce qu'elles le sont que nous devons nous pencher dessus et apporter une réponse qui soit opérationnelle pour notre cause.

 

 

Au lieu de nous entre-déchirer dans des luttes intestines contre-productives, nous ferions bien mieux de nous inspirer mutuellement dans une saine émulation en prenant exemple sur les aspects positifs de nos camarades, plutôt que de décrier ce qui ne nous semble pas correct en eux.

 

Il faut être souple sur les hommes et intransigeant sur les idées.

 

Chacun d'entre nous doit être le plus exigeant possible envers lui-même et s'améliorer sans cesse, sans recherche de reconnaissance de la part de qui que ce soit.

 

Un mot à nos camarades internationalistes

 

Le MIB, ayant pour objectif de faire sortir la Belgique de l'Union européenne, de la zone euro et de l'OTAN, rassemble des personnes venues de tous les horizons, notamment politiques. C'est ainsi que certains de nos camarades se positionnent comme faisant partie de ce qu'il est convenu d'appeller l'extrême gauche et se définissent, par exemple, comme communistes, marxistes ou encore internationalistes. Ce paragraphe, qui intéressera bien sûr également nos autres lecteurs, leur est spécialement dédié et nous leur demandons d'y accorder une attention toute particulière.

 

 

 

 

 

Comme l'a rappelé Xavier Moreau, nombre de marxistes considèrent que le nationalisme est une émanation de la bourgeoisie et que ce sont les bourgeoisies des différentes nations qui s'affrontent au détriment des peuples, des prolétariats qui eux sont faits pour s'entendre. Ils dénoncent ainsi tous les nationalismes quels qu'ils soient.

 

Or, le nationalisme ne s'oppose aucunement à l'internationalisme, bien au contraire, ces deux concepts se complètent : l'internationalisme n'est possible que si plusieurs nations coexistent. Nous fournirons, parmi de nombreux autres exemples existants, trois éléments qui en attestent :

                  La Pyramide du système capitaliste

                     (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

 

 

Aymeric Monville, qui est un marxiste, et qui est entre autres éditeur aux éditions Delga, nous disait, lors de sa conférence, intitulée « Assange en danger de mort », et qu'il donnait ce 23 septembre 2019, à Paris au Cercle Aristote :

 

« Le rôle de Julian Assange, historique, n'est pas de remplacer Che Guevara ou ses émules. Il faudra bien le mettre à bas ce système, mais en tout cas je crois qu'il symbolise beaucoup de choses pour nous. Il symbolise à la fois pour des patriotes et pour des internationalistes, mais moi je pense en marxiste strictement orthodoxe, j'articule les deux parce que je suis à la fois français et être humain : donc l'internationalisme bien compris c'est mettre ensemble des nations, c'est comprendre que les nations ont leur légitimité. »

 

Pour Aymeric Monville, qui se définit donc lui-même comme un marxiste strictement orthodoxe, l'internationalisme bien compris c'est mettre ensemble des nations, c'est comprendre que les nations ont leur légitimité.

 

 

2° Anthony Coughlan, qui est un internationaliste, est secrétaire de la National Platform for EU Research and Information Centre (en abrégé National Platform). Celle-ci est fermement attachée à l’indépendance nationale et à la démocratie, est radicalement opposée à l’intégration européenne et produit une documentation critique rigoureuse sur les questions européennes. Économiste, Anthony Coughlan, qui a également été maître de conférences émérite en politique sociale au Trinity College à Dublin, s’est notamment opposé aux traités de Maastricht, d’Amsterdam, de Nice, ainsi qu'au traité de Lisbonne. Il fut invité à intervenir le 15 octobre 2016, lors de la cinquième Université d'automne de l'UPR qui s'est tenue à Vermenton, en Bourgogne.

 

Deux semaines et demie avant cet événement, Anthony Coughlan publiait un article intitulé "A primer on Internationalism and nationalism" (en français : « Une introduction aux notions d'Internationalisme et de nationalisme »). Il y écrivait, entre autres (nous suivons l'ordre du texte) :

 

"political democracy exists only at the level of the national community and the nation State." Ce qui signifie en français : « la démocratie politique n'existe qu'au niveau de la communaté nationale et de l'État-nation. » ;

 

"Nationalism, properly understood, is the complement of internationalism, not its opposite." Ce qui signifie en français : « Le nationalisme, correctement compris, est complémentaire de l'internationalisme, et non son opposé. » ;

 

"Ireland’s James Connolly taught that the Left should above all else be national." Ce qui signifie en français : « L'Irlandais James Connolly enseignait que la gauche devait être avant tout nationale. » ;

 

"Internationalism and supranationalism are opposites. Internationalism, from Latin “inter”, “between”, refers to co-operation between nations. Supranationalism, from Latin “supra”, “above”, implies rule over nations by a higher authority." Ce qui signifie en français : « L'internationalisme et le supranationalisme sont des opposés.  L'internationalisme, du latin « inter », « entre », fait référence à la coopération entre les nations. Le supranationalisme, du latin « supra », « au dessus », implique que l'autorité sur les nations soit exercée par une autorité supérieure. » ;

 

"Globalisation as an ideology is also the antithesis of internationalism." Ce qui signifie en français : « La mondialisation en tant qu'idéologie est aussi l'antithèse de l'internationalisme. » ;


"As an ideology, however, globalization, also known as global capitalism, extols free movement of capital, which hollows out democratic States and frees private owners from the social controls that sovereign States alone are strong enough to impose on them, either individually or in concert, with a view to restraining the perennial “furies of private interest” and advancing the common good of the State or States in question." Ce qui signifie en français : « En tant qu'idéologie, cependant, la mondialisation, également connue sous les termes de capitalisme mondialisé, vante la libre circulation des capitaux, laquelle mine les États démocratiques et libère les propriétaires privés des contrôles sociaux que seuls des États souverains sont suffisament forts pour les leur imposer, soit individuellement, soit de concert, avec pour objectif de restreindre les perpétuelles « furies de l'intérêt privé » et de faire progresser le bien commun de l'État ou des États en question. ».

 

 

3° Qui ne connaît pas l'existence de l'espéranto, cette langue construite, artificielle et par essence mondialiste, créée par Ludwik Łazarz Zamenhof dont Didier Loison, président d'Espéranto-France, nous dit : « Ce médecin juif polonais a travaillé toute sa vie à la création d’une langue universelle parce que, selon lui, les langues nationales divisaient les peuples et provoquaient des guerres » ?

 

Or il se trouve que SAT (en espéranto : Sennacieca Asocio Tutmonda ; en français : l’Association Mondiale Anationale), qui est la deuxième plus grande association mondiale dont l’espéranto est la langue de travail et qui se décrit elle-même ouvertement comme un mouvement politique, considère que l'anationalisme (en espéranto : sennaciismo) s'oppose à l'internationalisme au motif que celui-ci, « l'inter-nationalisme » donc, est une forme de nationalisme.

 

 

Comme nous le voyons, le nationalisme, correctement compris, est complémentaire de l'internationalisme, et non son opposé.

 

Écologie et nationalisme

 

L'objectif du nationalisme est d'être souverain, c'est-à-dire d'être maître chez soi. Cela nécessite la mise en place d'un protectionnisme, ce qu'interdit la structure mondialiste qu'est l'Union européenne. Et le protectionnisme, favorisant l'emploi local, permettra de travailler autant que possible en circuits courts ; en d'autres termes, de diminuer de façon particulièrement importante les distances parcourues pour transporter les marchandises des producteurs aux consommateurs, distances, qui plus est, franchies, que ce soit dans les airs ou sur les mers, par les engins les plus polluants.

 

Citons, à titre d'exemple édifiant, ce passage du livre de Charles-Henri Gallois Les illusions économiques de l'Union européenne  (Fauves, 2019, p. 124) :

 

« Les cargos et porte-conteneurs utilisent l'un des carburants les plus polluants au monde, un résidu visqueux du pétrole, le « bunker », lourd et difficile à brûler. Selon France nature environnement, un porte-conteneurs « propre » (teneur en soufre de 0,1 %) produirait autant d'oxyde de soufre qu'environ 1 million de voitures. Cela veut donc dire que 32 porte-conteneurs produisent autant de pollution que tout le parc automobile français, qui compte 32 millions de véhicules. En revanche, un seul cargo sale et ancien (teneur en souffre de 3,5 %) équivaut à la pollution de 50 millions de voitures. Un seul cargo peut donc polluer 1,6 fois plus que tout le parc automobile français ! »

 

C'est d'autant plus choquant quand on sait que, les traités européens interdisant toute forme de protectionnisme, la balance commerciale de l'Union européene vis-à-vis de la Chine est lourdement déficitaire (-184 milliards d'euros en 2018) et, par conséquent, nombre de porte-conteneurs exécutent le voyage depuis l'Union européenne jusqu'à l'Extrême-Orient chargé de dizaines de milliers² de conteneurs vides !

 

 

La mise en œuvre du nationalisme permet la mise en place du protectionnisme qui permet, à son tour, d'organiser l'économie en circuits courts, ce qui contribue à réduire de façon considérable la pollution causée par le transport des marchandises.

 

 

²Littéralement : le MSC Gülsün, qui est présent sur cette vidéo et qui a été lancé en 2019, est, avec sa capacité d'emport de 23.756 conteneurs, le plus gros porte-conteneurs au monde.

 

Le seul clivage opérationnel est celui qui oppose le mondialisme au nationalisme

 

Comprendre le monde, réfléchir, identifier des problèmes et élaborer des solutions requièrent de connaître le sens des mots.

Dialoguer, débattre, nécessitent de s'entendre avec notre interlocuteur sur le sens des mots.

 

N'en déplaise aux exégètes, le concept de gauche et de droite, par la polysémie qui l'entache désormais, est devenu plus qu'abscons : raisonner en termes de gauche et de droite n'est plus opérationnel pour ceux qui ont pour objectif de renverser le système de domination oligarchique créocratique qui nous opprime.

 

Par conséquent, il nous faut donc transcender ce concept obsolète - obsolète car inopérant - de gauche et de droite et le remplacer par autre chose.

 

À l'heure actuelle, quand on sait que ce carcan qu'est l'Union européenne, qui est une dictature de nature ultralibérale, impossible à réformer, a pour objet, en plus de piller nos pays, d'en détruire la souveraineté, on comprend que l'Union européenne est une structure supranationale au service du mondialisme.

 

Par conséquent, dans un tel contexte, le seul clivage opérationnel n'est plus celui qui opposerait une prétendue gauche à une prétendue droite, mais celui qui oppose le mondialisme au nationalisme.

 

 

François Asselineau, qui pourtant affirme rejeter tout nationalisme, déclare, lui aussi, que le clivage entre la gauche et la droite n'est plus opérationnel et que le vrai clivage actuel se situe entre ceux qui veulent la disparition des États-nations et ceux qui la refusent. C'est ce qu'il nous disait, ce 14 septembre 2019 (entre 5'55'' et 6'31'') :

 

François Asselineau, le 14 septembre 2019, sur TVLibertés

 

 

François Asselineau nous dit :

 

« Donc le problème qui se pose, c'est que, lorsque les électeurs, que ce soit au Royaume-Uni ou en France, votent, ils votent selon un clivage droite-gauche où on ne parle pas des questions de souveraineté nationale, on ne parle pas des questions européennes. Mais le problème, c'est que, actuellement, c'est devenu désormais le vrai sujet. Or les partis politiques - c'est en tout cas l'analyse que je fais depuis douze ans et je ne suis pas démenti par les événements, au contraire - c'est que le vrai clivage de notre époque c'est entre la disparition des États-nations, leur fusion dans une espèce de magma mondialisateur et en tout cas dans l'Union européenne qui a une vocation à devenir un superétat et puis ceux qui le refusent. »

 

Ite, missa est.

 

Conclusion

 

Ite, missa est : allez, la messe est dite.

 

Ne vous laissez plus dire que le nationalisme serait une idéologie néfaste, comme voudrait le faire croire l'oligarchie xénocratique et créocratique qui a usurpé le pouvoir dans nos pays : vous savez qu'il n'en est rien et la pleine compréhension du présent article vous permettra de présenter le nationalisme pour ce qu'il est.

 

Le nationalisme, c'est la volonté pour une nation de disposer d'un État. Or un État est par définition souverain : la souveraineté est consubstantielle à l'État. Et être souverain signifie être maître chez soi, ce qui nécessite d'avoir un chez-soi.

 

Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est garanti par la Charte des Nations Unies.

 

 

Vous voulez voir la Belgique recouvrer sa souveraineté ? La seule manière pour la Belgique d'y parvenir est qu'elle sorte de l'Union européenne par la mise en œuvre de l'article 50 du traité sur l'Union européenne, de la zone euro - il suffit de le décider - et de l'OTAN par la mise en œuvre de l'article 13 du Traité de l'Atlantique Nord.

 

Vous souhaitez participer à la mise en œuvre de cette solution ? Rejoignez-nous :

 

Adhérez au MIB !

 

 

Mike Werbrouck

Président fondateur du MIB

 

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