Qu'est-ce que la guerre cognitive ?

Représentation de la bataille de Qadesh

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Le véritable pouvoir, c'est l'information

 

Le véritable pouvoir, c'est l'information. Si vous parvenez à convaincre autrui du bien-fondé de vos prétentions, il se soumettra à tout ce que vous voudrez : il chantera vos louanges, il croira que les icônes que vous mettez en circulation¹ ont de la valeur, il fera la guerre et tuera son prochain, tout cela avec la satisfaction du devoir accompli, au nom du bien évidemment.

 

Toute structure entend, avant toute chose, à assurer sa survie. C'est ainsi, notamment, que toute structure de pouvoir veillera à assurer la pérennité de sa position privilégiée ; le meilleur moyen pour y arriver consistant à convaincre ses propres sujets de sa légitimité à exercer le pouvoir.

 

 

¹Le lecteur averti aura compris que nous faisons référence à la création monétaire.

 

Un procédé ancestral

 

En l'an 5 de son règne (vers -1274, la date exacte étant sujette à débat), le pharaon Ramsès II tente de prendre aux Hittites la ville de Qadesh, située sur les rives du fleuve Araunti - appelé aujourd'hui Oronte - dans le sud de l'actuelle Syrie. Cet affrontement, qui n'a duré qu'une journée et qui, en plus de quelque 60.000 combattants, a opposé près de 6.000 chars, peut être considéré, d'un certain point de vue, comme la plus grande bataille de chars de tous les temps.

 

Le récit de la bataille, que Ramsès II, aujourd'hui surnommé le « pharaon bâtisseur », fit graver sur les murs de nombre de temples égyptiens, est celui d'une incontestable victoire sur les Hittites : Ramsès II a chargé seul sur son char, balayant tous ses ennemis devant lui, provoquant leur fuite désespérée et les faisant traverser le fleuve Araunti dans la plus grande panique.

Représentation de la bataille de Qadesh

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Sur cette scène des bas-reliefs illustrant à la bataille de Qadesh, les Hittites en fuite traversent le fleuve Araunti et sont retirés de l'eau par leurs compagnons qui se trouvent déjà sur l'autre rive. Leur chef est même représenté, dans la partie gauche de l'œuvre, dans l'embarrassante posture où on le distingue maintenu la tête en bas par ses soldats afin de lui faire rendre l'eau qu'il a avalée.

 

Voilà une fort belle épopée...

 

Quant aux faits, les voici : non seulement Ramsès II n'a pas pris la ville de Qadesh mais en plus, son armée, prise au piège, a failli être complètement anéantie par les Hittites, Ramsès II ne parvenant à sauver qu'une partie de ses troupes.

Dès son retour, le jeune Ramsès II entreprend un gigantesque travail de propagande destinée à montrer au peuple égyptien qu'il est digne de la charge qu'il occupe et qu'il est capable de protéger seul l'Égypte entière de ses plus redoutables adversaires. Les représentations flatteuses de la bataille de Qadesh vantant les louanges de Ramsès II se multiplient dans les temples et sur les papyrus. Partout, les hauts faits du roi sont glorifiés par des dessins et des textes ; ses architectes allant même jusqu'à réutiliser d'anciens monuments, après avoir effacé les noms des anciens pharaons pour y graver son cartouche !

Cartouche de Ramsès II

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C'est ainsi qu'il y a près de 3.300 ans la propagande parvenait déjà à transformer une bataille fort peu glorieuse en une victoire légendaire, en un véritable événement fondateur du règne du jeune Ramsès II.

 

Le procédé s'avéra finalement fort efficace puisque Ramsès II, qui est aujourd'hui un des plus célèbres pharaons d'Égypte, mourut nonagénaire après un règne d'une exceptionnelle durée, de près de 66 ans, tout en ayant eu une douzaine d'épouses, plus de deux cents concubines et au moins cent vingt enfants !

 

Et de nos jours ?

 

Même si la propagande peut, bien sûr, être dirigée contre un pays ou une entité ennemie ou neutre afin de l'impressionner, de la démoraliser ou de l'induire en erreur, il faut bien comprendre que la propagande est avant tout utilisée par un régime en place afin de convaincre la population qu'il domine, d'une part, de la légitimité du pouvoir qu'il exerce sur elle et, d'autre part, du bien-fondé des actions qu'il entreprend.

 

C'est ainsi que la propagande omniprésente ne cesse, entre autres, de répéter ad nauseam que :

 

• nos pays occidentaux seraient des démocraties, alors qu'en réalité l'Union européenne est une dictature ;

nos armées participeraient à des actions d'aide à des populations étrangères opprimées par des dictateurs alors qu'en réalité ce sont nos pays, supplétifs des États-Unis d'Amérique par leur appartenance à l'OTAN, qui se livrent à des guerres illégales d'agression ;

• nous devrions nous soumettre toujours plus à une appauvrissante politique économique d'austérité afin de prétendument rembourser une dette qui ne le sera jamais pour la simple raison qu'en réalité il est impossible de rembourser la dette ! Celle-ci n'est qu'un prétexte au pillage institutionnalisé que l'oligarchie nous fait subir. Cette question cruciale sera traitée dans un prochain article.

 

George Orwell l'avait ainsi exprimé dans son ouvrage magistral 1984 (Folio pour la traduction française, 1950, p. 307), œuvre qui reste une priorité de lecture :

 

« Pour que les grands gardent perpétuellement leurs places, la condition mentale dominante doit être la folie dirigée. »

 

Les médias : un des pôles du pouvoir

 

On ne cesse de nous répéter que Messieurs Locke et Montesquieu nous ont appris, qu'afin de connaître la démocratie, il fallait séparer les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Comme si cela pouvait suffire !

 

La séparation des pouvoirs, on le sait depuis l'Antiquité, est une condition nécessaire pour empêcher l'avènement d'un despote. C'est ainsi, par exemple, que la République de la Rome antique interdisait à ses sénateurs, entre autres métiers, d'exercer une activité lucrative dans les secteurs du commerce ou de la banque. Il y a quelque 2.500 ans, les Romains avaient déjà identifié le pouvoir bancaire.

 

Quand on sait que le véritable pouvoir c'est l'information, quand on sait, par exemple, qu'il existe une corrélation positive forte entre les temps d'exposition médiatique des candidats aux élections et les résultats de celles-ci, on ne peut plus ignorer que les médias sont un des pôles du pouvoir.

 

Couverture de Libération des 06 et 07 mai 2017

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Quand on sait que le véritable pouvoir c'est l'information, quand on sait, par exemple, qu'il existe une corrélation positive forte entre les temps d'exposition médiatique des candidats aux élections et les résultats de celles-ci, on ne peut plus ignorer que les médias sont un des pôles du pouvoir.

 

 

Comme le disait Alexis de Tocqueville :

 

« Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira. »


 

Séparer les pouvoirs afin d'éviter la dictature ? Certes... Encore faut-il identifier toutes les formes de pouvoir ! Cette question sera l'objet d'un prochain article.

 

Les médias : un organe du pouvoir sous le contrôle de l'oligarchie

 

En Occident, les grands médias sont inféodés aux grands intérêts financiers. En la matière, c'est probablement la France qui connaît la situation la plus dramatique : la quasi-totalité des grands médias y sont contrôlés par une poignée d'intérêts privés.

 

L'illustration suivante nous indique qui contrôlait l'ensemble de la presse française en juillet 2016 :

 

Presse française : qui possède quoi (juillet 2016)

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Si on prétend séparer les pouvoirs, il faut limiter fortement l'influence du pouvoir financier sur le pouvoir médiatique ; la seule façon d'y arriver consiste à légiférer en ce sens. Concrètement, il faut inscrire dans la constitution qu'une part déterminée des médias doit être, et rester, nationalisée.

 

Absence de déontologie

 

Toute profession devrait avoir son code de déontologie. En ce qui concerne le métier de journaliste, cette déontologie est explicitée par la charte de Munich de 1971. À l'heure actuelle, en Occident, la plupart des journalistes non seulement ne respectent pas la charte de Munich de 1971, mais en plus certains d'entre eux n'en connaissent même pas l'existence ! Une démonstration cocasse et impromptue en a été faite lors de la conférence de presse que François Asselineau a donnée, à Paris, ce 10 mars 2017 :

 

François Asselineau, le 10 mars 2017

 

 

Mais alors, quelle fonction les journalistes ne respectant pas la charte de Munich de 1971 exercent-ils ? La réponse est limpide : ces individus ne sont que des agents de communication, des propagandistes stipendiés par l'oligarchie qui a usurpé le pouvoir.

 

Des agents de communication

 

Il n'y a pas que des prétendus journalistes qui officient comme agents de communication. Toutes sortes d'animateurs et de prétendus experts contribuent, eux aussi, à véhiculer l'idéologie de l'oligarchie et à édicter son programme.

 

C'est ainsi, par exemple, que Jacques Attali est fréquemment invité sur les plateaux de télévision afin de remplir son rôle de héraut de l'oligarchie.

 

Jacques Attali, le 27 août 2014

 

 

Près de trois ans avant l'élection présidentielle de mai 2017, Jacques Attali déclarait :

 

« Emmanuel Macron a tout à fait le talent pour être un présidentiable... [...] Je crois que je connais celle qui viendra après lui [...] il y a, dans la jeune génération des gens de 25, 26 ans, des gens absolument exceptionnels, surtout des filles... »

 

Qui est Jacques Attali ? Serait-il un brillant analyste capable de prédire l'avenir ? Disposerait-il d'une boule de cristal ? Serait-il plutôt un agent de communication au service de l'oligarchie et ayant pour rôle de dire aux Français pour qui voter ou comment gérer leur pays ?

 

À ce propos, nous vous invitons à écouter très attentivement, à étudier même, ce débat particulièrement instructif qui a eu lieu en 1996 et dans lequel Jacques Attali faisait la promotion de l'euro ainsi que de la politique budgétaire de rigueur. Vous noterez, entre autres éléments non moins intéressants, qu'il était déjà connu, à l'époque - en 1996 ! - que l'euro serait en réalité un Deutsche Mark, comme le disait déjà Jean-Pierre Chevènement (entre 02'47'' et 02'55'') :

 

« La croissance aujourd'hui est nulle parce que le projet de monnaie unique implique que tout cela se fait autour du Mark, c'est-à-dire autour d'une monnaie surévaluée. »

 

Le fait essentiel que l'euro est une monnaie surévaluée pour tous les pays de la zone euro, sauf pour l'Allemagne, a été développé en détails dans un précédent article.

 

Débat sur la politique budgétaire de rigueur et l'euro avec, entre autres, Jacques Attali, 1996

 

 

En 1996, Jacques Attali faisait l'éloge de l'euro et promettait que celui-ci apporterait croissance et plein-emploi (entre 05'19'' et 05'32'') :

 

« Quand on dit que l'Europe de Maastricht créera de l'emploi, cela reste vrai. Il se trouve que le traité de Maastricht n'est pas encore appliqué ; lorsqu'il le sera, il est évident qu'il y aura une très forte croissance qui en découlera car nous aurons un grand espace économique avec une monnaie unique. »

 

Vingt et un an plus tard, les faits parlent d'eux-mêmes : la croissance promise n'a jamais été au rendez-vous, bien au contraire celle-ci est au plus bas depuis longtemps ; quant au plein-emploi, lui non plus n'a pas émergé, le chômage atteignant au contraire d'alarmants sommets dans les pays de l'Union européenne et en particulier dans ceux de la zone euro. Quant à la politique économique de rigueur² qui était censée permettre de rembourser la dette³, nous constatons, vingt et un ans plus tard que non seulement elle n'a en rien réduit la dette mais qu'au contraire celle-ci n'a cessé de croître ; ce qui n'a en fait rien d'étonnant étant donné, d'une part, qu'un ménage ne se gère pas comme un pays - question qui sera, elle aussi, développée dans un prochain article - et, d'autre part, qu'il est impossible de rembourser la dette !

 

Jacques Attali se serait-il trompé ? Aurait-il trompé tout le monde ? Quoi qu'il en soit, il reste un invité privilégié des grands médias et continue à distiller aux masses le programme de l'oligarchie.

 

Jacques Attali

 

 

²Il y a une vingtaine d'années, on parlait de politique budgétaire de rigueur ; aujourd'hui, on parle de politique budgétaire d'austérité. Il s'agit strictement de la même chose : le vocable a été simplement modifié afin de laisser croire qu'on abandonnait une politique économique qui était, déjà à l'époque, de plus en plus impopulaire.

Une politique budgétaire d'austérité consiste à procéder à une baisse des dépenses publiques ainsi qu'à une hausse de la fiscalité.

L'objectif prétendu d'une politique budgétaire d'austérité est de réduire le déficit or l'augmentation massive et continuelle de la dette, durant les dernières décennies, témoigne de l'inefficacité d'une telle politique économique. Cette politique budgétaire prolongée de rigueur, ou d'austérité, n'est rien d'autre qu'un pillage planifié, de longue date, du patrimoine des membres de l'Union européenne, et donc de tous ses citoyens ; ce pillage, prolongé rappelons-le, est organisé par l'oligarchie financière et industrielle qui est réellement au pouvoir en Occident. Elle seule bénéficie, et même de façon scandaleuse, de cette situation.

 

³Un des messages les plus récurrents de Jacques Attali est qu'il faut rembourser la dette. Dès sa première intervention dans ce débat (entre 02'10'' et 02'24''), il ne manque pas de répéter ce point crucial du catéchisme créocratique :

 

« Aujourd'hui, le poids de la dette dans notre économie est gigantesque. Nous payons, chaque année, pour la dette plus que le budget de l'Éducation nationale et il est tout à fait anormal, je dirais même moralement scandaleux, de reporter sur les générations suivantes le poids du bien-être de la génération actuelle. C'est inacceptable. »

 

Rembourser la dette ? Le profane ne pourra que répéter ce qu'on lui a toujours asséné, à savoir que cela va de soi ; mais quiconque a étudié la question sait qu'il est impossible de rembourser la dette ! Jacques Attali ne le saurait-il pas ? Et s'il le sait, pourquoi continue-t-il de répéter sans cesse qu'il faut rembourser la dette ?

 

Le cinéma : un vecteur privilégié du soft power

 

On sait, depuis plus de cent ans, que le cinéma est un vecteur privilégié du soft power.

Lénine, par exemple, avait parfaitement compris l'importance cruciale du cinéma pour la propagande, ce qu'il avait exprimé en ces termes célèbres :

 

« Le cinéma est pour nous, de tous les arts, le plus important. »

 

À ce sujet, nous vous invitons à lire, ou à relire, notre article : Qu'est-ce que le soft power ?

 

L'enseignement : une arme essentielle dans la guerre cognitive

 

L'enseignement, quant à lui, est une arme essentielle dans la guerre cognitive : implanter dans le cerveau des individus, et en particulier dès leur plus jeune âge, toutes sortes d'informations est, de toute évidence, une façon d'élever leur niveau de conscience ou, au contraire, un moyen de formater leur esprit au dogme du pouvoir en place.

 

De plus, tel un filtre, l'enseignement, et en particulier au plus haut niveau, est un instrument pour valider, ou interdire, l'accès à tout poste de pouvoir dans la société aux individus : ceux qui donneront tous les gages requis au pouvoir en place pourront, peut-être, accéder à telle position ; a contrario, ceux qui seront identifiés comme des déviants osant exprimer un point de vue hétérodoxe seront soigneusement écartés de toute prérogative accordée par le régime.

 

De surcroît, en plus de constituer un des pôles du pouvoir, l'enseignement contribue très largement soit à l'élévation du niveau de conscience et de connaissance des individus constituant une société, soit, au contraire, à la détérioration, voire à la destruction, desdits niveaux de conscience et de connaissance, comme c'est le cas depuis plusieurs dizaines d'années dans nos pays occidentaux, et notamment en Belgique, où une revitalisation de l'enseignement s'impose un peu plus chaque jour.

 

Les militaires, eux aussi, prennent part à la guerre cognitive

 

L'OTAN se livre à une incessante propagande. C'est ainsi, entre autres, qu'elle publie, chaque semaine, sur sa chaîne YouTube, plusieurs petits films afin de vanter ses actions, ce qui est en réalité une façon on ne peut plus efficace de les justifier, et même de susciter des vocations. Ces films sont de véritables chefs-d'œuvre de réalisation : montage, cadrage, plans partiellement ralentis ou accélérés, choix précis de la musique, toute la science du cinéma, et de la psychologie, y sont mises en application avec brio. Quant au choix des thèmes, ils sont savamment variés, tout le monde peut se sentir concerné : non seulement toutes les armes sont représentées mais aussi des hommes et des femmes de toutes les nationalités des membres de l'OTAN s'exprimant chacun dans sa langue maternelle ; de nombreuses professions sont également mises à l'honneur, comme par exemple un boulanger allemand qui officie sur un navire de combat. Nageurs de combats, gros fusils, lance-roquettes, chars d'assaut, motos de course,  hélicoptères, avions de chasse, femme à la robe rouge et bien d'autres encore : il y en a pour tous les goûts et tous les fantasmes. Nous ne vous présentons, dans la colonne permanente de droite de notre site internet, que quelques-unes de ces innombrables productions.

 

Non seulement l'OTAN met à contribution ses militaires pour réaliser et pour figurer dans ses films de propagande mais, en plus, elle les met à disposition de grandes productions cinématographiques privées qui sont censées nous montrer comment se sont vraiment déroulées certaines des opérations de l'OTAN qui ont réellement été menées, comme dans cet exemple où l'OTAN fait la promotion d'un tel film :

 

The Spanish helicopter pilot : Rescue Under Fire

Vidéo publiée par l'OTAN, le 27 juin 2017, sur sa chaîne YouTube

 

 

Le rôle d'un militaire est de faire la guerre. Quand on sait que l'OTAN confie comme mission à certains de ses militaires hautement qualifiés et parfaitement équipés de tourner des films de guerre, on comprend que les militaires en question participent réellement à une forme de guerre : la guerre cognitive.

 

Les neuf stratégies de manipulation des masses

 

Cette grille de lecture pourrait se passer de commentaire. Nous nous contenterons de souligner l'importance cruciale du dernier point :

 

Connaître les individus mieux qu'ils ne se connaissent eux-mêmes

 

Quand on sait à peu près tout de vous, vous êtes particulièrement vulnérable. Quant à ceux qui croient encore naïvement qu'ils n'ont rien à cacher, nous leur montrerons dans un prochain article qu'ils se trompent lourdement...

 

Quand le pouvoir vous dit qui croire

 

Récemment, le journal Le Monde a mis en ligne, sur son site internet, une page qui permet de vérifier si un site internet fournit des informations fiables ou non : il s'agit du célèbre Décodex.

 

La question qui se pose est de savoir si un site internet qui nous dit quels sont les sites internet fiables est lui-même fiable.

Il appert que le journal Le Monde, comme à peu près la totalité des grands journaux français, est contrôlé en très grande partie par quelques-unes des plus grandes fortunes de France, en d'autres termes par le pouvoir financier.

 

Faut-il croire le pouvoir quand il vous dit qui croire ?

 

Extrait du film They Live, réalisé par John Carpenter en 1988

 

 

Le message des grands médias se résume en réalité à peu de choses :

Ayez peur, Obéissez, Consommez, Achetez, Conformez-vous, Soumettez-vous, Dormez...

Et n'oublions pas : Votez pour notre représentant ! Cette fantastique supercherie permet de faire baigner le peuple dans l'illusion que c'est bien lui qui détiendrait le pouvoir sous le prétexte que c'est lui qui aurait prétendument choisi ses représentants !

 

Les indésirables

 

Le pouvoir financier exerce un tel contrôle sur les grands médias qu'il en profite pour tenter de neutraliser ceux qui auraient l'outrecuidance de remettre en question le dogme dominant concernant l'organisation et le fonctionnement de notre société.

 

Dans un premier temps, les opposants sont ignorés, l'accès aux grands médias leur étant tout simplement interdit. C'est ainsi que, pendant dix ans, François Asselineau n'a pas eu accès aux grands médias sous toutes sortes de prétextes fallacieux comme, par exemple, le fait qu'il n'était pas assez célèbre ou pas assez représentatif des Français. Le prétexte est déjà en soi spécieux mais, quand on considère qu'Emmanuel Macron a bénéficié d'une campagne médiatique d'une rare intensité qui frise l'indécence durant de très nombreux mois avant l'élection présidentielle française de cette année alors même qu'il ne s'était jamais présenté à aucune élection et ne représentait donc aucun français, on comprend que l'oligarchie sélectionne soigneusement qui a droit, ou non, à passer dans les grands médias.

 

Dans un deuxième temps, les opposants qui sont parvenus, tant bien que mal, à percer le verrouillage médiatique sont diabolisés, le point de vue hétérodoxe étant, par définition, une hérésie menaçant le pouvoir en place.

 

C'est ainsi, par exemple, que François Asselineau, étant officiellement candidat à l'élection présidentielle française de 2017, et qu'il n'était donc plus possible de l'écarter totalement des grands médias, s'est vu traiter sans cesse de « complotiste » - terme ne servant qu'à diaboliser celui dont on l'affuble ; comme s'il était interdit de se poser des questions et de présenter des analyses un tant soit peu différentes de celles qui nous sont impoosées par le pouvoir - et a été l'objet d'une campagne médiatique de diabolisation. Bien sûr, une fois passé le premier tour de cette élection, François Asselineau a de nouveau été complètement écarté des grands médias...

 

En deuxième exemple de cette indigne et malhonnête méthode de diabolisation, observons le cas de Michel Collon, journaliste et essayiste belge qui dénonce, notamment dans nombre de ses livres, la désinformation pratiquée par les médias dominants, désinformation qui n'est rien d'autre que de la propagande belliciste et qu'il désigne sous le terme « médiamensonges ». Michel Collon a fondé, en 2004, le collectif Investig'Action qui œuvre, à sa façon et avec ses valeurs, à réinformer le public.

C'est donc, sans surprise aucune, que Michel Collon a été la cible du Décodex :

 

Michel Collon expose les médiamensonges du Monde, juin 2017

 

 

Alors que Michel Collon venait de démontrer sereinement que le Décodex mentait à son sujet, les grands médias, n'en ayant cure, continuaient leur campagne de diabolisation à son encontre :

 

Michel Collon, juillet 2017

 

 

Nous souhaitons bien du succès au courageux Michel Collon qui, en dénonçant depuis au moins vingt-cinq ans les incessants médiamensonges auxquels nous sommes soumis, est un des acteurs de cette forme de lutte qu'est la guerre cognitive.

 

 

Finalement, une autre méthode de censure consiste simplement à empêcher certains médias de couvrir tel événement. C'est ainsi que, ce 13 juin 2017, l'agence de presse Ruptly s'est vu refuser l'entrée au palais de l'Élysée par l'équipe du président de la République, alors que Theresa May devait y rencontrer Emmanuel Macron.

 

RT France, le 14 juin 2017

 

 

Cette décision, sans précédent dans l'histoire de ce média, est certes désolante mais ne devrait aucunement surprendre nos lecteurs : il ne s'agit que d'une mise en application de la Résolution du Parlement européen du 23 novembre 2016 sur la communication stratégique de l’Union visant à contrer la propagande dirigée contre elle par des tiers que nous dénoncions dans un précédent article.

 

La libération de la Belgique ne pourra se faire sans une victoire sur le plan de la guerre cognitive

 

Au niveau public, cela nécessitera que de plus en plus de personnes bénéficiant d'une grande visibilité médiatique aient le courage et l'honnêteté intellectuelle de dire publiquement ce qu'ils savent.

 

Au niveau personnel, il appartient à chacun de nous de continuer sans relâche à s'instruire et à réfléchir, ainsi que de réinformer, et de sensibiliser, son propre entourage ; et, pour ce faire, il est nécessaire de ne pas brusquer les gens et de se contenter de semer de modestes graines qui mûriront, peut-être, quand le moment sera venu. Un argument simple et irréfutable vaut bien mieux qu'une avalanche d'informations qui menacent les certitudes de votre interlocuteur.

 

En effet :

 

On peut raconter n'importe quoi aux gens, tant qu'on ne les bouscule pas.

 

De façon corollaire : dès qu'on bouscule les gens, surgit le risque qu'ils se ferment au propos de leur interlocuteur.

 

Et pour soi-même ?

 

En ces temps de propagande permanente, il faut, plus que jamais, toujours conserver un esprit critique alerte qui nous aidera à percevoir les choses pour ce qu'elles sont et non pour ce qu'on voudrait nous faire croire qu'elles fussent. Avoir l'esprit critique consiste à ne jamais perdre de vue que l'auteur peut avoir menti ou s'être trompé.

 

Concrètement, une façon particulièrement efficace, pour ne pas dire nécessaire, de se prémunir contre la propagande perpétuelle consiste à ne plus regarder la télévision et à ne plus écouter la radio qui ne sont plus que d'épouvantables vecteurs de la propagande ordonnée par l'oligarchie qui a pris le pouvoir, notamment dans chaque pays membre de l'Union européenne. Le temps ainsi libéré vous permettra de voir les films ou documentaires de votre choix, de décider vous-même de la musique que vous écoutez ou encore de vous livrer à toute autre activité qui vous plaira.

 

Conclusion

 

Afin d'éviter la dictature, il est nécessaire de séparer les  différents pouvoirs, ce qui implique, au préalable, de tous les identifier. Le pouvoir financier étant un des pôles du pouvoir, il est nécessaire d'en affranchir les autres. C'est ainsi, par exemple, qu'un pouvoir judiciaire fort et indépendant est une nécessité pour toute société qui se voudrait démocratique or l'indépendance est, entre autres, financière. Cela exclut, bien sûr, toute privatisation du pouvoir judiciaire mais nécessite, également, un financement suffisant pour assurer les diverses tâches qui lui incombent. Cela devient de plus en plus problématique pour tous les pays de l'Union européenne qui, d'une part, impose de privatiser de plus en plus de secteurs d'activité qui relèvent de la sphère publique et, d'autre part, impose sans cesse à ses membres une désastreuse et permanente politique budgétaire d'austérité qui ne cesse de réduire les budgets consacrés aux dépenses publiques, comme, par exemple, la justice.

 

La Belgique doit recouvrer, sans délai, la possibilité d'assurer l'indépendance, et le financement, des divers pouvoirs qui y coexistent encore, avant que le pouvoir financier les ait tous absorbés. Cela ne peut être réalisé qu'en sortant de ce carcan ultralibéral qu'est l'Union européenne par la mise en œuvre de l'article 50 du traité sur l'Union européenne.

 

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Mike Werbrouck

Président fondateur du MIB

 

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